Depuis les années 1960, la galerie Apesteguy à Deauville est célèbre pour porter haut les couleurs de l’artiste d’origine vietnamienne Mai Trung Thu, disparu en 1980. Achetée en ces lieux, une gouache sur soie, signée et portant le cachet du peintre, représente une douce Jeune fille à la tunique blanche, devant un petit vase de fleurs (voir page de droite). Emblématique des univers intimistes de Mai-Thu, la scène dépeint, avec toute la tendresse dont il est capable pour ses modèles juvéniles, enfants ou adolescentes, une adolescente élégante, revêtue de la longue tunique fendue sur les côtés, ou ao dai. L’œuvre, de petites dimensions mais bien pourvue de son cadre, comme toujours dû à son auteur, ne manquait pas d’attirer les admirateurs ; l’un d’entre eux l’emportait avec 46 020 €. Une exceptionnelle plaque en albâtre se distinguait particulièrement ; sculptée en ronde bosse et représentant l’Annonciation, elle a été exécutée en Angleterre à la fin du XVe ou au début du XVIe siècle, dans la région de Nottingham. Portant des traces de polychromie, la sculpture décrit la Mère de Dieu, agenouillée, et comme surprise par l’apparition de Gabriel, levant ses mains, presque effrayée. Le Père éternel apparaît dans la partie supérieure gauche, couronné et tenant dans la main la colombe du Saint-Esprit. À noter qu’une plaque similaire plus petite est conservée dans les collections du musée d’Évreux. Pour mieux la détailler, un passionné l’achetait pour 29 500 €. Vantant quant à lui les charmes de la vie terrestre et ses plaisirs, Le Retour du marché, imaginé par le Français Jean-Louis Demarne, décrivait une conversation entre deux fermières, dont l’une est montée en croupe sur un cheval, derrière son mari ; ce prétexte à une très belle peinture animalière, comptant vaches et chèvres, valait bien ses 10 620 €. Concluons sur deux coupes cornets de Jean Dunand, en laque brossée et arrachée, bien entendu monogrammées, et parties à 7 080 €.