Cet unicum de l’atelier du sculpteur néerlandais du XVIe siècle déployait ses volets pour délivrer son message. Il était reçu en majesté.
Dans son numéro 45 du 16 décembre dernier, en page 28 (voir l'article La naissance du Christ en version miniature au XVIe siècle), la Gazette avait consacré un Décryptage à ce petit objet de dévotion, un triptyque en buis dont la richesse sculptée était tout incluse dans quelques centimètres carrés. Outre le fait que Charles Boucaud, éminent spécialiste de la Haute Époque, l’ait intégré à sa collection, l'ouvrage appartient, ainsi qu’il l’était rappelé, au cercle très fermé des «microsculptures dévotionnelles créées par l’atelier d’Adam Dircksz», un artisan des Pays-Bas septentrionaux, dont la production est comprise entre 1500 et 1530. Supportées par un original piétement en forme de sarment de vigne, les scènes de la naissance de Jésus dévoilaient toute leur minutie d’exécution et étaient pieusement reçues à 257 300 € : un résultat qui honore à la fois l’œuvre et son auteur. Cette vacation dédiée à la curiosité et à la Haute Époque se concluait sur le produit total de 692 605 €, et voyait encore deux pièces de Limoges en émail champlevé doré, du milieu du XIIIe siècle, se démarquer. Le Christ debout figuré sur une plaque de forme polylobée (14,7 x 9,9 cm), appartenant au groupe des émaux limousins à fond étoilé produits vers 1225-1235, bénissait à 22 100 €, tandis que le gémellion à gargouille (voir l'article Un gémellion de Limoges du XIIIe siècle de la Gazette n° 2, page 20) versait son eau à 65 000 €. Ces petits bassins (diam. 23,5 cm pour celui-ci) allaient par paire et n’ont été réalisés que dans une période assez brève, augmentant leur désirabilité. L’école de sculpture souabe de la seconde moitié du XVe et du début du siècle suivant était très appréciée des collectionneurs français du XIXe. Elle avait prospéré dans cette région historique du sud-ouest de l’Allemagne jusqu’à ce que la Réforme lui porte un coup d’arrêt. Un Saint Jean (h. 97 cm) en chêne sculpté dans l’entourage d’Ivo Strigel (cité à Memmingen entre 1459 et 1516) présentait un léger déhanchement, qui le portait à 26 000 €. Parmi les calices, c’est un modèle toscan (h. 17,9 cm) en cuivre ciselé et doré du XVe siècle qui était bu à 13 650 €. Saint Dominique et saint Roch lui apportaient leur protection.