54 375 € : c’est le prix atteint par une importante composition de Jan II Bruegel, dit le Jeune, et de son atelier. À Lille, ce dimanche 15 avril, on tombait sous le charme de ce Paysage avec rencontre de cavaliers et voyageurs à l’entrée d’un village. Il reprenait vers 1635-1640, mais avec de très nombreuses variantes, la scène de marché près d’une rivière peinte par son père de l’artiste, Jan Bruegel, dit l’Ancien, ou de «Velours». Pour en savoir plus sur cette œuvre modèle, conservée au Rheinisches Landesmuseum de Bonn, il faut se replonger dans le Jan Brueghel der Altere, de Klaus Ertz, au numéro 235. Bruegel le Jeune a simplifié la composition en réduisant nettement le nombre de personnages, ce qui lui donne plus de caractère. Vouée à un grand succès auprès du public, cette Rencontre revisitée sera déclinée en plusieurs variantes, mais il semble, en raison des nombreux repentirs que révèle cette version, qu’elle soit l’une des premières à avoir été exécutées par le peintre. Bien plus tard, en 1902, Charles Alfred Le Moine, élève de Luc Olivier Merson à l’École des beaux-arts de Paris, s’embarquait pour Tahiti, avant de s’installer aux Marquises. On retrouvait ici plusieurs de ses peintures de ce monde exotique où l’avait précédé Gauguin ; et c’est le Marché à Punaauia, vers 1910, qui jouait les vedettes avec un résultat de 19 375 €. Un prix dû à la fraîcheur et à la luminosité de la composition, peuplée de femmes en tenues claires sous les cocotiers. Dans la même veine, on s’offrait pour 12 500 € une Scène de danse tamure datée 1909, où des vahinés, certes revêtues de leur robe missionnaire, exécutent le traditionnel «tamouré» au son d’un accordéon... Quant à Gustave Alaux, il proposait une version plus fantasmée des îles polynésiennes avec La Nouvelle Cythère, vision idyllique de la baie et du mont Otemanu, à Bora-Bora, d’où se détachait au premier plan une jeune indigène nue, regardant partir un grand trois-mâts, et conquise pour 10 000 €.