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À la recherche du château d’Ornans

Publié le , par Vincent Noce

L’exposition sur le marché de l’art dans les années 1940 au mémorial de la Shoah se clôt sur la recherche de provenance. Le travail révélé sur la collection Mandel en illustre les difficultés, de même que l’apport de documents comme les catalogues de Drouot.

Où se trouve ce tableau ? Reproduit en noir et blanc au catalogue, le Château d’Ornans... À la recherche  du château d’Ornans
Où se trouve ce tableau ? Reproduit en noir et blanc au catalogue, le Château d’Ornans (33 46 cm) par Gustave Courbet, adjugé à Drouot le 10 mai 1939 (Me Étienne Ader), à Georges Mandel.
Au mémorial de la Shoah est accroché un portrait de Thomas Couture retrouvé dans la collection Gurlitt, que l’Allemagne a rendu en janvier dernier à la famille de Georges Mandel. La Gazette avait raconté les péripéties de l’identification miraculeuse de ce tableau (année 2017, n°  39, page  12). Prenant le relai de premières explorations, un jeune chercheur, Camille Noé Marcoux, a pu reconstituer l’histoire du démembrement de la collection de Georges Mandel, assassiné en  1944 par des miliciens. Le 27  août 1940, trois semaines après son arrestation, l’ambassadeur Otto Abetz a donné l’ordre de s’emparer de son appartement, avenue Victor-Hugo. Le 29  septembre, la section d’Eberhard Freiherr von  Künsberg prend possession des lieux. Meubles, tableaux et objets d’art sont emportés à l’hôtel de Beauharnais, rue de Lille, où l’ambassade du Troisième Reich a aménagé un dépôt des œuvres pillées. En  avril  1941, les lieux sont occupés par le parti de Marcel Déat, les documents attestant que le pillage se poursuit encore en  1942. Après la Libération, la compagne de Georges Mandel, Béatrice Bretty, écrit à la Commission de récupération artistique que «tout le contenu de l’appartement, absolument tout, a été enlevé». En octobre  1944, elle tape néanmoins un inventaire de mémoire. Ce document aux lignes serrées sur onze pages a servi de base à la recherche de Camille Noé Marcoux. Béatrice Bretty prend la peine…
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