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À genoux devant les crèches napolitaines

Publié le , par Anne Doridou-Heim

Entre dévotion populaire, exubérance baroque et théâtralité profane, la tradition des santons en terre cuite, toujours vivante, participe avant tout de la magie de Noël.

Naples, XVIIIe siècle. Berger endormi sur un tertre entouré de moutons, terre cuite... À genoux devant les crèches napolitaines
Naples, XVIIIe siècle. Berger endormi sur un tertre entouré de moutons, terre cuite polychrome, 22 x 35 cm. Paris, Drouot-Richelieu, 17 mai 2013. Brissonneau, Daguerre OVV. M. Derouineau.
Adjugé : 5 000 €
À Naples, la veillée de Noël s’anime d’une bien étrange procession ; vêtue d’étoffes précieuses, une foule bigarrée s’avance. Elle est en fait constituée de personnages inanimés, des santons en terre cuite, peints au naturel pour accentuer l’effet de trompe-l’œil. Le flot incessant des Vespa ralentit, les badauds s’agglutinent sur les trottoirs étroits, il s’agit de laisser la place. Cela fait plusieurs siècles que la scène se répète inlassablement, faisant de la ville un théâtre dont les acteurs nous surprennent. Mais, doit-on encore s’étonner de ce qui peut se passer à Naples ? Certainement pas après avoir lu La Porte des Enfers de Laurent Gaudé (éd. Actes Sud), où l’écrivain nous entraîne dans une plongée au cœur de ses ténèbres. Les santons napolitains invitent à pénétrer un tout autre mystère, celui de Noël. L’occasion d’un voyage dans sa magie, et celle des enchères. Commençons par un retour dans les temps anciens. L’Italie, fille aimée de l’Église et berceau du catholicisme, fête dignement la naissance du sauveur et «réinvente» la crèche. À l’origine, la naissance du Christ est figurée par des personnages et des animaux vivants, mais devant la complexité d’une telle entreprise et des conditions pour le moins spartiates…
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