Entrée décalée, perspectives redessinées, accrochage augmenté… l’institution amiénoise, repensée dans sa globalité et dans le respect de son histoire, réaffirme avec habileté sa mission de passeur.
Derrière son altière façade second Empire, le musée de Picardie a retrouvé ses quartiers. Des verrières aux sous-sols, les chantiers s’y sont enchaînés et hâtés pour adapter, restaurer, transformer l’ancien musée Napoléon et révéler au sein de ses cimaises – présentant environ trois mille œuvres – quelque quatre cents tableaux, sculptures et pièces archéologiques jadis confinés dans ses réserves. Partiellement accessible depuis dix ans, puis complètement fermé au public fin 2016, le premier établissement à vocation muséale bâti en France rouvre ses portes rafraîchi, l’esprit neuf, pour offrir au visiteur l’expérience d’une découverte intime et complice. Ici, le geste architectural semble banni. Le spectaculaire est laissé aux ors et aux fastes de l’Empire. Ni ostentatoire ni interventionniste, la métamorphose du site, confiée à Catherine Frenak et Béatrice Jullien, se veut aussi discrète que radicale, « se glissant dans ses murs et autour d’eux pour réancrer le musée dans son environnement urbain et réaffirmer son identité », soulignent les architectes. Rénové et restructuré, l’édifice de 5 000 m 2 , agrandi d’une extension de 1 900…
com.dsi.gazette.Article : 13724
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