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« Et donc… »

Publié le , par Vincent Noce
Depuis quelques années, un marchand allemand, Alexander Rudigier, tente de nous convaincre qu’une Vénus à sa toilette en bronze serait de Giambologna. Il a publié cette statue «inédite, présentant tous les traits d’une œuvre autographe» en 2016, dans le Bulletin monumental. Il se heurte à une difficulté puisque la fonte...
  « Et donc… »

 
Depuis quelques années, un marchand allemand, Alexander Rudigier, tente de nous convaincre qu’une Vénus à sa toilette en bronze serait de Giambologna. Il a publié cette statue «inédite, présentant tous les traits d’une œuvre autographe» en 2016, dans le Bulletin monumental . Il se heurte à une difficulté puisque la fonte est datée du 25 novembre 1697, près de quatre-vingt-dix ans après la mort de l’artiste, et signée, en latin, «faite par Gerhardt Meyer, de Stockholm». Cette famille de fondeurs est connue en Suède, où le marbre correspondant de Giambologna est arrivé en 1632, avec le butin ramené de Bavière (il a été acquis en 1982 par le Getty). Des copies similaires en plomb sont signalées en Scandinavie. Ce faisceau d’éléments n’arrête pas l’auteur, pour lequel le «6» ressemble plutôt à un «5»  ; donc, le bronze daterait de 1597  ; donc, il doit s’agir d’un «fondeur allemand qui a été actif à Stockholm et qui devait être à Florence» ; et donc, il devait travailler pour Giambologna. Ce raisonnement en spirales inversées procède d’une boucle du «6» imparfaite, dans lequel certains ont cru voir un accident de fonderie (on peut aussi se demander si le chiffre n’a pas été reciselé, à une époque ou une autre). Rudigier, qui excipe de tests scientifiques et a reçu l’appui d’historiens comme Bertrand Jestaz,…
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