L’autre laqueur japonais de l’art déco
Initié à l’art délicat du laque par Seizô Sugawara, Katsu Hamanaka se découvrait à son tour.

Adjugé : 192 400 €
On n’en finit plus de découvrir le rôle des Japonais installés à Paris dans l’art délicat du laque de l’époque art déco. Après Seizô Sugawara (1884-1937), auquel une brillante et récente biographie a redonné une visibilité (Alexandra Jaffré, éditions Mérode, 2019) et qui s’était fait connaître par sa collaboration avec Eileen Gray, c’est au tour de Katsu Hamanaka (1895-1982) de sortir de l’ombre, grâce notamment à une quarantaine de lots provenant de sa succession. En témoigne cette console en pin d’Oregon, déposée à 192 400 €. Si l’on savait déjà que la présentation de son travail à l’Exposition universelle de 1937 (accompagnée d’un grand prix pour un panneau), lui avait permis de pousser les portes des grands décorateurs ensembliers, l’on apprend que c’est grâce au premier, présenté par leur compatriote Foujita, qu’il s’ouvre à cette technique car, ainsi qu’il le dit lui-même, il n’y avait jamais eu accès au Japon. Dès lors, il va collaborer avec Leleu, Adnet et Ruhlmann, rien que la fine fleur ! Obligé comme beaucoup de compatriotes de quitter précipitamment l’Europe en 1940, il ne reviendra à Paris qu’en 1951. Avant, il aura eu le temps de domestiquer la matière, de la colorer, de la revêtir d’or et de l’associer à la coquille d’œuf et au galuchat. Les autres lots proposés ici étaient essentiellement des plateaux assez simples et pour certains, non terminés (vendus pour quelques centaines d’euros, à l’exception des 6 240 € d’un ensemble de cinq pièces octogonales avec coquille d’œuf incrustée). Deux meubles s’y glissaient encore : un bureau laqué noir (11 440 €) et un paravent à deux feuilles (160 x 80 cm) en bois laqué de même couleur, rehaussant un décor géométrique argent parsemé de feuilles de marronnier (46 800 €).