Du Sahara à l’Inde rêvée, avec Jouve et Maire
Une invitation aux périples lointains était lancée, soutenue par la palette somptueuse des deux artistes voyageurs, qu’accompagnait un éphèbe de Cocteau.

Adjugé : 25 000 €
Œuvre atypique dans le corpus de Paul Jouve, cette vision presque onirique d’une Fillette à cheval accompagnée d’un cavalier targui et d’un chien a réalisé un score de 25 000 € (voir l'article Paul Jouve en Algérie de la Gazette n° 1, page 93). D’un riche coloris où chantent les mauves et les violets, la toile (82 x 100 cm), brossée vers 1908, a été conservée jusqu’à aujourd’hui dans la descendance de Charles Jonnart, gouverneur en Algérie. Ce dernier a pu l’acquérir lors du séjour du peintre à la villa Abd-el-Tif, véritable villa Médicis algéroise, située dans une vieille demeure construite par un dignitaire turc sur les hauteurs de la ville blanche. Comme le note Christine Peltre dans son ouvrage sur Les Orientalistes (Hazan, 1997) au sujet de Jouve : «Ce séjour est pour lui décisif puisqu’il voit s’épanouir en Algérie sa vocation de peintre animalier.» L’autre admirateur d’une vie plus authentique se nommait André Maire, qui devait arpenter l’Asie lointaine, en particulier l’Inde et l’Indochine, d’où il ramènera des scènes tout aussi rêvées… En témoigne cette peinture à l’huile sur panneau signée et datée «1937», en bas à droite, décrivant des Éléphants déambulant dans un temple asiatique en ruine (54 x 45 cm) ; d’une composition monumentale basée sur un puissant effet de contre-plongée, la vision aux camaïeux de brun et de gris a été disputée jusqu’à 10 000 €. Changement d’ambiance avec l’œuvre suivante : un dessin aux crayons de couleur représentant un caractéristique Portrait d’homme de profil, saisi par Jean Cocteau. La feuille (42 x 25,5 cm) est dédicacée à sa dernière propriétaire, «Pour Anny en souvenir amical», signée et datée de 1951. Au revers, notons la présence d’une esquisse d’un portrait d’homme de profil, ce qui justifiait également un résultat de 6 125 €.

Adjugé : 10 000 €