Gants blancs pour une féline égyptiennne
Sous la protection de la déesse Bastet, la dispersion de la succession de Sylvia Wildenstein regardait les enchères en face.

Adjugé : 445 692 €
Pourvue de bien des qualités, la statuette était promise à une belle surprise – voir l'article Succession Wildenstein page 47 de la Gazette n° 10 du 12 mars. De fait, la déesse Bastet, sculptée sous sa forme féline à l’époque saïte ou à la Basse Époque, soit entre les XXVIe et XXXe dynasties, a frappé les esprits et délié les envies. Après une belle bataille d’enchères, elle a finalement été emportée à 445 692 €. Elle devient ainsi le plus bel atour de la dispersion de la succession de Sylvia Wildenstein (1933-2010), l’épouse de Daniel, le grand marchand d’art décédé en 2001. On n’y remarquait pas de peinture – en tout cas rien d’important – mais un bel ensemble d’objets d’art et d’ameublement traduisant un goût pour le grand style et les belles époques, matérialisé par un produit total vendu de 1 128 126 €. Une suite de six fauteuils à châssis et dossier plat en hêtre redoré remontant au règne de Louis XV était acquise à 34 284 €. Deux sur six sont estampillés Tillard, mais lequel ? Le père ou le fils ? Jean-Baptiste I et II – le premier ayant accédé à la maîtrise en 1717, le second en 1752 – utilisaient la même signature et le fils travaillait dans l’esprit paternel. Difficile donc de les différencier. La question cependant ne semble pas diviser les enchérisseurs. Ensuite, une statuette en bronze à patine médaille, figurant Flore (h. 35,5 cm) dénudée tendant des roses à Cupidon et certainement sculptée dans l’entourage de Corneille Van Clève (1645-1732), séduisait à 33 141 €. La pièce est dans l’esprit de sa propriétaire, élégante. Une paire de carlins (h. 13,5 cm) portant un collier orné de grelots en porcelaine de Meissen du XVIIIe siècle veillait avec fidélité à 23 427 €, tandis qu’une gouache de Desmond Charles Tallon (né en 1950), dessinée sur plusieurs feuilles de programmes de la 5e course du Prix de l’Arc de Triomphe, et figurant dans le coin gauche Sylvia Wildenstein et le jockey Olivier Peslier, rappelait à 14 280 € une passion familiale et ce prix mythique, deux fois remporté par l’un de leurs chevaux.

Adjugé : 34 284 €