Voyages fructueux, de l’ancienne Chine à l’Afrique tribale
À Cannes, une session nommée «Parcours des mondes», dédiée aux arts asiatiques et premiers, proposait des porcelaines de Chine ainsi qu’une belle collection d’ibeji.

Adjugé : 10 400 €
Au sein de cette dispersion, dont le total s’est élevé à 153 000 €, un petit vase chinois (h. 19 cm) obtenait la première place avec 12 350 € ; réalisé au début du XXe siècle, il présente une forme balustre, est agrémenté d’émaux de la famille rose, à décor de fleurs et rinceaux de lotus, bordé de frises de ruyis. De la même période, un second vase, (h. 59 cm) de forme archaïsante hu, cette fois en porcelaine blanche, présente un décor bleu sous couverte de fleurs et rinceaux de lotus, les anses empruntant leur forme au bambou. Portant une marque apocryphe sous la base, il était adjugé 10 400 €. Également doté d’une marque apocryphe, un grand vase tianqiuping (h. 50 cm) en porcelaine bleue, poudré et orné de chauves-souris et de symboles, avec au centre un décor polychrome compartimenté de sages dans un paysage, attirait 9 100 €. Changement de continent, avec cette paire de statuettes de jumeaux yorouba du Nigeria, achetée 5 200 €. Ces ibeji, du style egbado, ces témoignages princiers du lignage d’Ilaro ou d’Ilogbo, sont de sexe masculin et féminin (h. 24,5 cm). D’une très grande ancienneté, ils arborent des manteaux cousus de perles multicolores. Les traits des visages sont totalement effacés, dus aux rituels réguliers de lavage. Quant à la coiffure finement tressée, rabattue en arrière en petite natte, elle est signe d’appartenance au dieu Eshu.