Guarracino aux claviers, Le Gray à l’objectif
Deux vacations éclectiques mettaient en concurrence un instrument ancien et rare et un tirage de Le Gray. Tandis qu’un délicat bronze de Joseph Bernard célébrait la grâce adolescente.

Adjugé : 106 250 €
Le samedi 16 novembre, c’est un clavier bien spécifique – puisqu’à cordes pincées et non frappées – qui se mettait à jouer : un virginal (voir l'article Quand la musique s’associe à la peinture de la Gazette n° 38, page 141) fabriqué à Naples dans la seconde moitié du XVIIe siècle. Son auteur ? Décor et format indiqueraient qu’il s’agit d’Onofrio Guarracino, un célèbre facteur napolitain dont on possède quelques réalisations signées, et semblables à la nôtre (92,2 x 157,3 x 53,5 cm). Le résultat remarquable de 106 250 €, à partir d’une estimation de 35 000 €, pourrait bien en être la confirmation. Sonnait ensuite, pour 13 750 €, un grand régulateur (217 x 64,5 x 27 cm) en placage de bois de rose dans des encadrements d’amarante. Une base galbée, un corps bombé de forme violonée et un cadran argenté, à guichet indiquant les mois et les jours du mois, faisaient toute sa beauté. Au centre du cadran, on déchiffrait «Henry Lepaute horloger des menus plaisirs du Roy à Paris». C’est un autre mécanisme qui tintait à 12 500 € : celui d’une pendule à «l’Esclave noire» (41 x 24 cm) d’époque Charles X, en bronze patiné et doré, figurant une femme coiffée d’une couronne et vêtue d’un pagne de feuilles, portant emmailloté son enfant dans une nacelle ; ses yeux, sertis de sulfure, ne laissent point indifférent. Le lundi 18 novembre, changement d’époque avec un bel exemple des recherches d’un des pionniers de la photographie : Gustave Le Gray. Il signait là l’une de ses fameuses Grande vague, Sète n° 17, printemps 1857, qui avait fait la couverture de la Gazette n° 37 (voir l'article Un tsunami photographique, page 10) ; elle emportait dans son écume la somme de 71 250 € (épreuve : 34,5 x 41,6 cm). Une sculpture vue dans la Gazette n° 39 (voir l'article La sensualité selon Joseph Bernard de la page 142) inscrivait 50 000 €, attribués à la Jeune fille se coiffant debout (h. 68 cm), modelée par Joseph Bernard en 1922, un bronze à patine brune signé «J. Bernard» et numéroté «n° 11» ; précisons qu’il s’agit d’une fonte de Valsuani, dont elle porte le cachet.

Adjugé : 71 250 €