Portrait en pied(s) de l’Empereur
Dotées d’une traçabilité parfaite, ces bottes attribuées à Napoléon Ier chaussaient 117 208 €.

Adjugé : 117 208 €
Napoléon Bonaparte (1769-1821) chaussait du 40. Voilà l’information que nous communiquait cette paire de bottes en maroquin noir, à semelles à petits talons et hautes de 48 cm (l’Empereur mesurant 168,5 cm, on comprend l’impression de tassement donnée par ses portraits en pied). Leur traçabilité remontant jusqu’au général Bertrand (1773-1844), le fidèle des fidèles, compagnon de la dernière heure à Sainte-Hélène (voir l'article Bicorne et bottes de cuir de la Gazette n° 40 du 22 novembre, page 55), il était difficile de faire plus fiable. Nouvelle preuve de l’engouement que ces souvenirs historiques suscitent, cette paire «à l’écuyère» emportait à 117 208 € le combat des enchères. Il n’était point question d’élégance pour l’Empereur, mais de confort et de souplesse, étant souvent sur les champs de bataille. La simplicité de ces bottes à revers s’accordait à celle de la fameuse redingote de drap gris, signant avec elle sa silhouette plus certainement encore que son habit de sacre ! Il en était grand consommateur et ce, dès le début de l’Empire, les commandant au bottier Jacques, installé à Paris rue Montmartre, pour 80 francs de l’époque. Un modèle qui est entré dans la grande histoire grâce aux peintures des hérauts de l’Empire, Horace Vernet et François Gérard, mais également à un tableau de Paul Delaroche peint en 1840 (l’année même du retour de ses cendres), Napoléon à Fontainebleau (Paris, musée de l’Armée) : une œuvre qui exprime la solitude de l’homme à quelques jours de sa chute.