Ancêtre fang et saint Jean
Art africain et art religieux mettaient en avant le Gabon et la Haute Époque.

Adjugé : 300 000 €
Anciennement vénérée dans la pénombre d’une case gabonaise, sans doute celle d’un chef de lignage, cette tête d’ancêtre était de nouveau adulée ce dimanche, en étant propulsée à près du quadruple de son estimation. Qu’en aurait-il été si ce visage, supposé remonter au XIXe siècle, avait conservé ses ornements ? Des disques de métal ou d’os, fixés par des pointes métalliques encore en place, le dotaient alors d’un troublant regard… Également reproduit dans notre Gazette n° 33 (voir l'article Haute Époque et statuaire du Gabon, page 120), et attendu au plus haut à 20 000 €, un saint Jean de calvaire sculpté en Espagne au XIIIe siècle était propulsé à 77 500 €. La douce effigie, qui pose la main droite sur sa joue juvénile et tient les Évangiles dans la gauche, a conservé une belle polychromie. Appartenant à la même collection réunie par Yvan Carrière, un imposant plat rond en faïence lustrée produit à Manises, vers 1450-1475, obtenait quant à lui 43 750 €. Centré d’armoiries avec aigle d’azur dans un écu cerné de feuillages stylisé sur fond ocre, il est orné de filets concentriques au revers. La Haute Époque était encore remarquée grâce à une Vierge à l’Enfant en majesté entourée de saints et surmontée par une Crucifixion, placée dans la partie ogivale du panneau de bois. Malgré des restaurations anciennes et un état dégradé, cette peinture à l’œuf sur fond or, jusqu’alors inédite sur le marché, était bataillée à 52 500 €. Elle est donnée au Maître de la Miséricorde, actif à Florence vers 1360-1390. Les succès s’enchaînaient, avec une tête de femme en marbre du XVIe siècle, sculptée à l’antique et portant diadème, propulsée à 30 000 € sur une estimation haute de 5 000 €. Un gobelet tronconique augsbourgeois du début du XVIIIe siècle était lui-même emporté à 31 250 €, soit plus du triple de l’estimation. Dû au maître-orfèvre Esaias III Busch, il s’orne d’une scène de badinage courtois du peintre émailleur Johann Jacob Priest.