L'orfèvrerie régionale couronnée
La collection d’orfèvrerie de Marcel Sztejnberg recevait la juste reconnaissance d’une noble et belle passion ainsi qu’une préemption.

Adjugé : 243 200€
L’intérêt que Marcel Sztejnberg a porté à l’orfèvrerie française des siècles passés et les raisons pour lesquelles il a décidé de se séparer de sa collection étaient relatés dans l’Évènement consacré par la Gazette n° 3 (voir l'article Marcel Sztejnberg, une collection en forme d’encyclopédie de l’orfèvrerie française page 10) à cet ensemble rare. Il s’agissait du premier opus, riche de 140 numéros et d’un produit total frôlant les 2 M€ – exactement 1 920 064 €. Clermont-Ferrand, Rennes, Strasbourg, Dunkerque, Dôle, Nantes, Angers… Les pièces égrenaient les poinçons comme autant de petits cailloux explorant la vitalité des juridictions de la belle province. L’enchère la plus élevée est revenue à une paire de flambeaux d’une modernité incroyable. Si ce n’était leur date, 1687, on pourrait les prendre pour un modèle art déco ! Une pièce majeure, éclairée de 243 200 €, exécutée à Clermont-Ferrand par Antoine Ier Neyrat. Un souvenir du temps où l’orfèvrerie n’était pas encore destinée à financer les guerres du royaume… Créée un peu plus tôt encore dans le siècle, une salière à huit pans (poids 128,1 g) dite «à rouleaux», frappée à Paris vers 1670-1671 et due à Théodore Chastelain (reçu en 1656), saupoudrait 74 240 €. Forts beaux, les quatre éléments d’une garniture de toilette en argent composée de quatre boîtes à poudre, exécutés à Rennes vers 1750-1753, devaient cependant renoncer à la première marche du podium qui leur était promise. Ils recevaient tout de même 204 800 € et devenaient le deuxième résultat le plus élevé de l’ensemble. De ce défilé rutilant, on extraira encore les 83 200 € d’un pot couvert en vermeil de Strasbourg (1775, 271,1 g), portant sur le corps le chiffre du prince Louis Armand de Rohan, les 76 800 € d’une paire de mouchettes rennaise sur son plateau de forme rognon (1720, 442 g) et les 70 400 € du sucrier à côtes torses de Dole. Le musée de la Renaissance d’Écouen intervenait pour préempter à 10 880 €, un couvert de voyage pliant (sur le dos du cuilleron, cinq passants permettent aux trois dents de la fourchette de s’encastrer), poinçonné à Paris entre 1600 et 1610. Une action attendue par le collectionneur.

Adjugé : 204 800 €