Deux sœurs dans un jardin par Mai-Thu
Victoire sans surprise pour cette œuvre emblématique du peintre adulé, mais aussi pour une frise finement ciselée dans l’ivoire au XIXe siècle.

Adjugé : 248 460 €
Analysée dans la Gazette n° 44 (voir l'article Mai-Thu, l’amour du travail bien fait page 117), la peinture, encre et gouache sur soie de Mai-Thu a trouvé son public, en fusant à 248 460 € à partir d’une estimation haute de 60 000 €. Réalisée en 1942, la scène (34,9 x 68,7 cm) évoque la promenade de deux jeunes sœurs – l’une s’éventant, l’autre humant un bouton de rose – dans un jardin vietnamien. Passant sur une pièce d’eau évoquée par un pont de bois, les promeneuses possèdent toute la grâce rêveuse caractérisant les créatures imaginées par Mai-Thu. Ambiance bien différente avec la pièce suivante : une plaque en ivoire, qui narre un épisode des conquêtes du Grand Alexandre : la Bataille d’Arbelles. Reprenant la composition du tableau de Charles Le Brun conservé au musée du Louvre, l’œuvre tout en longueur (133 x 36 cm) détaille, avec une incroyable expressivité, les différentes phases de l’affrontement entre le conquérant macédonien et le roi perse Darius III. Probablement sculpté à Dieppe dans le dernier tiers du XIXe siècle, ce tour de force plastique ne pouvait que séduire les collectionneurs d’ivoires anciens, et l’un d’entre eux a d’ailleurs misé 43 050 € sur le précieux artefact. Retour au calme ensuite, avec une lithographie en couleurs sur vélin d’Arches signée par Marc Chagall, Les Lilas de 1980. L’épreuve (92 x 59,5 cm) est numérotée « 4/50 » et a ainsi pu prétendre à 12 480 €. Tout aussi enlevé s’affirmait le portrait par Gabriel Domergue de Dorothy Atkinson au chapeau vert (55 x 46 cm). Cette spectaculaire rousse, saisie sans doute autour de 1940 et désignée par une inscription au dos, n’attirait pas moins de 10 732 €. En guise d’épilogue, mentionnons encore le charmant bijou floral signé Claude Lalanne, un collier Mimosa en bronze ; il a été édité par Artcurial en 1982, et adjugé pour 4 492 €.