La musique de Mozart à Gounod
Celle-ci se faisait à nouveau entendre, au sens propre comme au figuré puisqu’il s’agissait d’un opus dédié aux manuscrits musicaux.

Adjugé : 390 000 €
Pour ce 46e mouvement des ventes Aristophil, joué allegro à l’Hôtel Drouot, ce n’étaient pas un mais quatre manuscrits autographes de Wolfgang Amadeus Mozart qui étaient proposés aux bibliophiles mélomanes. Joie et gloire ! C’est justement celui d’un Kyrie en ut, un document de travail du premier jet d’une œuvre religieuse comportant sur la première page — en marge des portées — la liste des instruments (voir ci-dessus et voir l'article Wolfgang Amadeus Mozart, suivez la partition ! de la Gazette n° 45, page 44, ), qui atteignait la note la plus haute à 390 000 € – bien qu’en dessous de la fourchette d’estimations. 286 000 € étaient ensuite offerts à celui nous amenant à son séjour parisie… Il s’agit de deux pages concernant la première trompette de la symphonie n° 31 dite «Paris», composée en ré majeur et intitulée «Sinfonia» de la main du compositeur. Mozart l’a créée dans la capitale française le 18 juin 1778 pour le Concert-Spirituel du jour de la Fête-Dieu, à l’issue duquel il reçut une salve d’applaudissements – elle fut rapidement publiée par Sieber. Charles Gounod était l’autre prétendant au titre, la seconde partie de la vente lui étant consacrée avec un ensemble de manuscrits et archives retraçant une grande partie de sa carrière. Le manuscrit de la partition d’orchestre du grand chef-d’œuvre de l’art lyrique qu’est Roméo et Juliette portait ses voix à 357 500 €, faisant écho aux chœurs s’élevant dans l’introduction pour chanter «L’heure s’envole». Gounod a composé cet opéra en cinq actes d’après le drame éponyme de William Shakespeare, le public l’ayant découvert quant à lui au Théâtre-Lyrique à Paris le 27 avril 1867. Les spécialistes s’accordent sur la parfaite réussite du Français à transcrire les mots du poète de Stratford-upon-Avon, le frisson de l’amour parcourant sa partition brillante. Avec l’aide des librettistes Jules Barbier et Michel Carré, il a décrit avec sensibilité et justesse les émois des personnages, et offert à leurs interprètes des airs d’une beauté ensorcelante par leur sensualité et leur poésie.

Adjugé : 357 500 €