Éluard, pour l’amour des mots
La correspondance du poète à Gala séduisait les bibliophiles lors de cette 45e dispersion Aristophil.

Adjugé : 169 000 €
Les auteurs des XIXe et XXe siècles, au programme de cette dispersion Aristophil (voir l'article Les nouveaux trésors manuscrits des coffres d’Aristophil de la Gazette n° 44, page 14), étaient remarqués pour leurs correspondances. Celle de Paul Éluard à sa première épouse, Gala, obtenait ainsi 169 000 €. Elle débute en 1924, au Venezuela, le poète ayant fui le triangle amoureux qui s’est instauré avec Max Ernst, devenu l’amant de la muse du surréalisme. La vie commune reprend à son retour, jusqu’à ce que Gala rencontre Dalí, en 1929, qu’elle finira par épouser trois ans plus tard. Éluard refera sa vie avec Nusch, qu’il épousera en 1934, mais continuera à écrire amoureusement à Gala jusqu’en 1948. L’amitié se lit dans 69 lettres adressées par George Sand à Eugène Delacroix, emportées pour 85 800 €. Leur affection mutuelle s’y développe depuis leur rencontre, en 1834, pour le portrait qu’il fit de la romancière, jusqu’à 1862, l’année précédant la mort du peintre. D’autres pages font entrer dans l’intimité de Léon Bloy, celles de son journal, rédigé de 1892 à 1917, et composant 25 volumes négociés à 78 000 €. Un autre manuscrit était à l’honneur, celui d’André Gide pour Les Nourritures terrestres, dont cinq cahiers brochés et deux volumes reliés in-4° changeaient de bibliothèque pour 104 000 €. Les textes ont été soigneusement préparés pour la parution de l’ouvrage, en 1897. La seconde partie de la vacation était consacrée à Raymond Queneau. Quelque 18 000 lettres qui lui ont été adressées, assorties d’autres manuscrits et documents, composaient les archives de sa vie entre 1920 et 1976. Une mine d’informations appréciée à hauteur de 47 425 €. Les écrits de l’homme de lettres concernant les mathématiques restaient quant à eux dans leurs classeurs (voir l'article Les mille et une facettes de Raymond Queneau de la Gazette n° 45, page 79).