Commode impériale russe
Une commode russe et un incroyable siège en bois de cerf trônaient, impériaux, soufflant un fort vent d'est.

Adjugé : 325 000 €
Voici un meuble ayant agité la Toile comme les enchères, dix ans après être reparti bredouille. Il était alors présenté lors de la vente de la collection Paul-Louis Weiller – voir l'article Une commode impériale russe de la Gazette n° 11 du 19 mars, page 55 – au milieu de mille autres trésors. Cette fois, sa beauté altière a séduit et cette commode, dont les bois et les armes trahissent l’ascendance russe, a retenu 325 000 €. Le chiffre de Catherine II (1762-1796) marqueté dans un médaillon sur son plateau atteste d’une provenance impériale, alors que les armes de la Sibérie sont fondues dans le bronze argenté de son ornementation. Attendue, elle l’était et son résultat est juste. En revanche, les 208 000 € atteints par le trône constitué d’un entrelacs de bois de cerf (reproduit page de droite) dont certains sculptés en forme de dragons émergeant de nuages et — détail supplémentaire — aux jointures camouflées par des appliques en bronze stylisant des chauves-souris, sont beaucoup plus surprenants. Sa présentation l’annonçant comme exécuté «dans le goût de la Chine» n’apporte guère d’éclaircissement… Retour à du grand style et du beau classicisme avec les 59 800 € d’une paire de vasques ovales (49 x 91 x 78 cm) en porphyre mouluré, d’un rouge impérial. Ces éléments de décoration ont été réalisés dans un atelier romain du XVIIIe siècle. À l’époque, on appréciait ces pièces faisant remonter le temps jusqu’à l’Antiquité. Et pour rester dans le domaine princier, on terminera sur une Nature morte à l’orfèvrerie aux armes des Grimaldi (103 x 122 cm), une grande huile sur toile décrochée à 33 150 €. C’est le Marseillais Meiffren Conte (vers 1630-vers 1705), spécialiste de ce genre silencieux amplement développé au XVIIe siècle avec cette particularité d’y inclure des pièces d’orfèvrerie, qui signait ce beau morceau pictural.

Adjugé : 208 000 €