Cinq œuvres d’Olivier Debré sont au programme d’un rendez-vous consacré à l’abstraction.
Peintes entre le début des années 1960 et celui de la décennie 1980, les toiles d’Olivier Debré illustreront sa conception de la peinture, «liée aux sens, à la sensation, donc au corps, donc au monde», comme il l’affirme en 1981, l’année où il réalise ce Bleu, tache du soir. On retrouve dans ses œuvres de 1963 et 1964 la matière épaisse qu’il travaille alors, depuis un peu plus de dix ans, dans des tons sombres allant du brun au noir. Cette gamme de couleurs terreuses celles des champs convient bien à l’automne, qu’il décline dans trois œuvres proposées dans une fourchette de 15 000 à 25 000 €. Deux sont localisées en Touraine, une région qui l’inspire particulièrement. Demeure familiale depuis les années 1930, la propriété Les Madères, située sur les communes de Noizay et de Vernou-sur-Brenne et au sein de laquelle il avait installé son atelier , est d’ailleurs protégée par l’Unesco depuis 2017. L’émotion qu’il ressent devant les paysages est à l’origine de la plupart de ses toiles. Alors que certaines, presque monochromes, évoquent des panoramas sans limites, d’autres jouent avec la fluidité de la matière et les accents de couleur, comme Kanestrum, petit lac. Cette œuvre de 1971 évoque la Norvège, une autre de ses terres d’élection, où il s’est rendu à maintes reprises jusqu’en 1990. Fasciné par la mer et son interaction mouvante avec le ciel, il n’abandonnera cependant jamais le rivage de Royan, qui a pu inspirer le tableau reproduit.