Iznik, XVIe siècle

Prunus, jacinthes, tulipes, œillets, roses épanouies ou en bouton… plus qu’un bouquet, c’est presque un champ qui se déploie ici. Les fleurs sont très finement exécutées et, surtout, souples, courbées à la base puis se redressant vers le col, pour souligner la forme bombée de la panse, la tête de certaines passant devant la tige des autres comme pour donner de la profondeur à la composition, sans oublier le rouge éclatant, posé en relief. Vase à fleurs ou carafe à eau, la fonction de cet objet pose question. Si l’étude de la typologie des formes semble aller dans le sens d’une bouteille destinée à un breuvage, le grand diamètre du col, ne facilitant pas la manipulation, laisserait plutôt présager d’un usage décoratif… Les objets en céramique ottomane étaient utilisés indifféremment comme chopes à boire ou vases de fleurs. Si la plupart de ces contenants étaient fermés par des couvercles, en faïence ou en métal, rares sont ceux les ayant conservés. La plupart des ajouts métalliques ont été pensés pour les remplacer, et ce parfois très tôt dans les ateliers. Tel est le cas de la monture au répertoire floral très complet, et en harmonie avec le décor peint. Une sœur jumelle de notre céramique, tant par sa forme que par son décor de lambrequins et surtout par ses fleurs, la finesse du trait noir et l’éclat de sa palette, appartient au Victoria and Albert Museum de Londres. Quand on cherche, on trouve…