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Délicieuses possessions

Publié le , par Claire Papon et Anne Foster
Vente le 21 juin 2019 - 14:00 (CEST) - Salle 6 - Hôtel Drouot - 75009

Pseudo-Roestraten a peint des natures mortes souvent nommées Vanité. Malgré cette morale, les hommes sous toutes les latitudes ont aimé réunir des objets, heureusement pour les musées, les collectionneurs et les ventes publiques.

Pseudo-Roestraten (actif en Angleterre vers 1675-1725), Vanité, huile sur toile,... Délicieuses possessions
Pseudo-Roestraten (actif en Angleterre vers 1675-1725), Vanité, huile sur toile, 60 73,5 cm.
Estimation : 12 000/15 000 

Sur une table recouverte d’un tapis à décor de rinceaux, sont réunis divers objets tels une mandoline, une coupe en porcelaine chinoise, des livres, une carte. Ils se détachent sur un fond sombre, les blancs et les ors se faisant plus éclatants par ce contraste. En regardant plus attentivement la composition, on aperçoit au bas de la mandoline une petite tête de mort dorée, qui semble dialoguer avec le portrait peint sous le couvercle d’une boîte en or ouvragé. Un pokal se devine derrière le long manche de l’instrument de musique. Cette œuvre associe au message de la vanité une allégorie des cinq sens, un hymne au savoir, à la curiosité et à l’esprit de découverte. L’artiste, selon Fred Meijer, serait allemand ou peut-être scandinave d’origine ; son œuvre a souvent été rapprochée des natures mortes et scènes de genre peintes par le Hollandais Pieter Gerritsz Van Roestraten (1630-1700)  qui travailla aussi à Londres  d’où son nom de Pseudo-Roestraten. Véritable microcosme en miniature, cette peinture nous ouvre la porte des cabinets de curiosités emplis d’objets de collection. Une autre peinture évoque ici ces intérieurs richement ornés : Fantaisie sur la galerie de la collection de la reine de Pologne à Dresde, 1737, par Gabriel Ambrosius Donath (1684-1766). Cette huile sur cuivre est évaluée autour de 6 000 €. Les demeures privées conservent souvent le mobilier, les objets et les peintures de générations successives, comme ce fut le cas pour le château de Fortage, en Aquitaine, d’où provient une table de salon en acajou et placage de ronce d’acajou, estampillée Jean-Henri Riesener (1734-1806), l’ébéniste le plus en vue  et le plus onéreux  du début du règne de Louis XVI. Il assura la transition entre le style Louis XV et le néoclassicisme, aux lignes élégantes et à la finition remarquable. La table, attendue à 20 000 € environ, est à rapprocher de celle conservée au Metropolitain Museum of Art de New York, qui fut livrée pour Marie-Antoinette à Versailles. Toutes ces œuvres témoignent non seulement du plaisir de la possession, mais aussi de la conscience de l’héritage du beau à travers le temps et les pays…

vendredi 21 juin 2019 - 14:00 (CEST) -
Salle 6 - Hôtel Drouot - 75009 Paris
Paris Enchères - Collin du Bocage