Les pendules à mécanismes complexes avaient la préférence des empereurs chinois. Importées ou fabriquées dans les ateliers impériaux, elles étaient abritées dans le Pavillon des horloges et des montres de la Cité interdite à Pékin.
L’ouverture de la Chine au XVIIe siècle voit l’arrivée de missionnaires maîtrisant différentes technologies européennes, en particulier les mécanismes horlogers. Certains sont employés dans les ateliers de la Cité interdite et forment des assistants chinois. Devant la prolifération des garde-temps tout d’abord des pendules à sonnerie, par la suite musicales et animées , l’administration de l’empereur Kangxi (1662-1722) crée le «Bureau des horloges à sonnerie», distinct de celui de l’horlogerie. En 1732, soit au cours de la dixième année du règne de Yongzheng, le «Bureau de l’horlogerie» est placé sous l’autorité du service en charge de l’ensemble des ateliers impériaux spécialement dédiés à la fabrication, l’entretien et la réparation de toutes les horloges nécessaires à la Cité interdite, ainsi que de leur authentification et de leur disposition dans l’ameublement. Ces objets fastueux sont réservés à la famille impériale et aux grands dignitaires : même réalisées en Chine, ces pendules demeurent onéreuses, nécessitant un temps de travail fort long par leur technologie et par la somptuosité de leurs ornements. Les produits horlogers étrangers arrivaient au port de Canton (Guangzhou), où des artisans ouvrirent des ateliers fabriquant des corps de pendules en forme de pagodes, belvédères et vases de fleurs. Parmi celles conservées au Pavillon des horloges et des montres, un modèle présente une vasque émaillée supportant des fleurs de lotus dont les pétales s’ouvrent et se referment. Celle proposée dans cette vacation lui est très proche, juste un peu moins luxueuse ; néanmoins, un mécanisme caché dans la vasque fait descendre et remonter les tiges fleuries des lotus au son de jolis airs pour enchanter le spectateur.