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Esther, vue d’Italie du Nord

Publié le , par Caroline Legrand
Vente le 28 mai 2019 - 14:30 (CEST) - 70, rue Vendôme - 69006 Lyon

Sombre et expressive, cette scène biblique comporte de nombreuses caractéristiques de la peinture lombarde du XVIIe siècle, et en particulier de l’art de Carlo Francesco Nuvolone et de son atelier.

Entourage de Carlo Francesco Nuvolone (1608-1662), La Toilette d’Esther, huile sur... Esther, vue d’Italie du Nord
Entourage de Carlo Francesco Nuvolone (1608-1662), La Toilette d’Esther, huile sur toile, 116 166 cm.
Estimation : 10 000/15 000 

Cette toile, attribuée à un artiste de l’entourage de Carlo Francesco Nuvolone, est annotée anciennement sur le châssis «Panfili Nuvolone, Cremona, 1630». Celui-ci est issu d’une célèbre famille de peintres nés à Crémone. Il fut l’élève de son père Panfilo (1581-1651) mais aussi de Giovanni Battista Crespi, dit Il Cerano (1573-1632). Il collabora régulièrement avec son frère Giuseppe (1619-1703). Carlo Francesco répondit à de nombreuses commandes, tant religieuses que profanes. Plusieurs de ses œuvres sont conservées en France, comme le Martyre de sainte Irène, au Louvre, ou une Scène de la vie d’Esther ou de Judith, au musée des Augustins, à Toulouse. Avec ses figures maniéristes d’une grande force, alliées à un jeu d’ombre et de lumière très expressif, le style de Nuvolone, à l’image de la peinture lombarde du XVIIe, ne laisse pas indifférent. Une exposition consacrée à cette école s’est tenue en 2014 au musée des beaux-arts du palais Fesch, à Ajaccio. Elle comptait des artistes à la ferveur religieuse très poussée  stimulée par les deux célèbres évêques de la famille Borromée, mais aussi liée à la peste qui ravagea la région , se distinguant par des œuvres aux tons sombres et aux accents dramatiques. Mais, au milieu du XVIIe siècle, en pleine période baroque et sous l’influence des Flamands Rubens et Van Dyck, Giulio Cesare Procaccini et Carlo Francesco Nuvolone apportèrent quelques nuances dans cette manière, avec des figures plus idéalisées et un langage adouci et plus sentimental. C’est dans cet esprit qu’est peinte notre Esther, saisie ici au moment de sa toilette, juste avant d’être présentée à son futur époux, le roi de Perse Assuérus. Ayant dissimulé sa confession, elle sauvera la vie des juifs du royaume, menacés par le ministre Haman.

mardi 28 mai 2019 - 14:30 (CEST) -
70, rue Vendôme - 69006 Lyon
De Baecque et Associés