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D’Aphrodite à Vénus Génitrix

Publié le , par Claire Papon et Anne Foster
Vente le 27 mai 2019 - 14:00 (CEST) - Salle 4 - Hôtel Drouot - 75009

L’art grec de la grande époque connaît un renouveau avec la conquête romaine. Le type d’Aphrodite est repris par des sculpteurs comme Pasiteles et Arkesilaos au Ier siècle. 

Art romain, Ier siècle, Vénus Génitrix, réplique d’un original grec (vers 430-420... D’Aphrodite à Vénus Génitrix
Art romain, Ier siècle, Vénus Génitrix, réplique d’un original grec (vers 430-420 av. J. C), drapé provenant d’une statue représentant Aphrodite du type de Naples, marbre blanc, restaurations anciennes, probablement dès le XVIe siècle, h. 125 cm.
Estimation : 60 000/80 000 


Causant l’émerveillement du public, la statuaire naturaliste née du talent de Praxitèle fait des émules en Grande-Grèce et, ensuite dans le monde romain, suscitant de nombreuses répliques. Rivalisant avec la peinture, qui connaît vers 350 av. J.-C. un essor considérable, Praxitèle et Skopas atteignent un niveau technique grâce auquel ils transposent au marbre le grain velouté de la peau, les proportions anatomiques parfaites et le détail des vêtements, des cheveux et des parures. Le choix des sculpteurs se porte de préférence sur des divinités comme Apollon,
Dionysos et Aphrodite, si sensuelle avec son péplum collant au corps en plis mouillés, dévoilant un sein. Étrangement, ce modèle connu sous le nom de Vénus Génitrix, c’est-à-dire «mère», fut choisi par Jules César pour orner un temple, consacré en 46 av. 
J.-C. à la gloire de sa gens. D’après Pline l’Ancien, cette statue est l’œuvre d’Arkesilaos, qui, selon lui, se vend à des prix plus élevés que les autres sculpteurs. Autre source pour les Romains, le bronze d’Aphrodite créé par Callimaque à la fin du Ve siècle avant notre ère, dont la Vénus Génitrix du Louvre est une réplique d’époque romaine. On retrouve dans cette statue dont le haut du buste, la tête et les bras manquent le contrapposto ou inclinaison inversée des épaules et des hanches. On tombe encore sous son charme malgré ses mutilations ; d’autres répliques de la Vénus furent complétées par une tête provenant d’une autre œuvre ancienne. Celle-ci a subi une série de restaurations, probablement dès le XVIe siècle comme en attestent des tenons en fer forgé et des inserts de plaques de plomb. La base, les pieds et les bords de la tunique ont été refaits au XVIIIe ou au XIXe siècle. Malgré cela, l’hymne à la beauté de la femme fonctionne toujours : les courbes sensuelles affleurent sous le chiton aux fins plis mouillés tombant jusqu’à ses pieds. Un voile qui révèle plus qu’il ne cache…

lundi 27 mai 2019 - 14:00 (CEST) -
Salle 4 - Hôtel Drouot - 75009 Paris
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