Cette année, Cagnes-sur-Mer célèbrera dignement Pierre Auguste Renoir, disparu il y a tout juste un siècle et qui avait fait de la ville son lieu d’élection pour ses vieux jours. S’il a bien trouvé sur la Côte d’Azur la lumière et la chaleur prescrites par ses médecins pour soulager ses douleurs articulaires, c’était aussi pour mieux retranscrire ces qualités dans ses œuvres aux belles couleurs du Midi. Le souvenir de celui qui passa douze ans au soleil dans sa maison des Collettes une ancienne oliveraie offrant un panorama grandiose sera évoqué par un Paysage aux environs de Cagnes aux collines arborées et ponctuées de maisons ocre, proposé autour de 110 000 €. Non loin de là, en Méditerranée, Kees Van Dongen a posé ses pinceaux à Majorque, en juin 1910. Cette paisible terrasse semble bien loin des milieux anarchistes fréquentés par le Hollandais, sensible aux inégalités sociales et à l’exclusion des marginaux, qu’il dénonce dans les caricatures et les dessins de presse du début de sa carrière. De tempérament rebelle, l’artiste n’a pas manqué de s’engager dans le fauvisme. Il va chercher ses couleurs au Maroc et en Espagne. Les palmiers et le perroquet de cette toile, mis en valeur par leurs couleurs vives se détachant sur le fond clair de l’horizon embrasé, prouvent son attrait pour l’exotisme. Celui-ci transparaît également dans les portraits de femmes qu’il peint alors, portant une attention manifeste à des détails pittoresques, comme le châle d’une Andalouse ou les bijoux d’une femme de Tanger. C’est à Alger qu’Albert Marquet choisit de s’installer à partir de 1920. Quatre ans plus tard, il réside dans la villa Miramar, près du Sentier à Laperlier, immortalisé dans une huile sur panneau parqueté, proposée autour de 30 000 €. Ces trois œuvres appartiennent à un ensemble d’une belle homogénéité, réuni par une collectionneuse qui a également été séduite par les paysages d’Armand Guillaumin et de Paul Signac, une nature morte d’Édouard Vuillard et des danseuses de Georges Rouault… pour ne citer qu’eux.