La maison De Baecque & Associés OVV a fêté son dixième anniversaire avec un éclat tout particulier : le clou de la vacation du 12 novembre n’était autre qu’un exceptionnel primitif français des environs de 1400 (voir Gazette n° 38, page 30). Après une rude bataille d’enchères, ce panneau à fond d’or, représentant Un moine franciscain en prière devant la Vierge et l’Enfant Jésus présenté par saint Louis de Toulouse, à droite saint André, fusait à 1 025 000 € ! Conservée depuis des décennies par une famille du Centre, la composition étagée, peinte à la tempera sur bois, n’a été rendue à l’école française et sans doute parisienne que depuis les années 1960. Aujourd’hui, Frédéric Elsig, professeur à l’université de Genève et spécialiste de la période, l’attribue au cercle du Maître de la Petite Pietà ronde. Rien d’étonnant à ce que le musée du Louvre n’ait pas hésité à dégainer son droit de préemption en raison de l’extrême rareté de l’œuvre et de son importance pour l’histoire de l’art. Elle devrait donc rejoindre le corpus relativement restreint des vestiges picturaux de cette époque conservé par notre grande institution culturelle. D’autres peintures et œuvres sur papier, anciennes et modernes, l’accompagnaient, d’où ressortait une toile représentant une Vierge à l’Enfant d’un suiveur de Pierre Mignard, qui s’envolait à 108 750 €. Tracée au feutre sur la page de garde de l’ouvrage Picasso en Cataluña, des éditions Poligrafa, paru en 1966, une Tête de faune, dédicacée par le maître d’origine espagnole créait aussi l’événement, en décrochant une enchère à 17 500 €. Précisons qu’elle était signée et datée du «11.1.68» avec un envoi «Pour Monsieur Paul Gavignaud», et qu’elle était bien munie de son certificat par Claude Ruiz Picasso. Un peu plus tard, deux autres tableaux enregistraient des scores intéressants : une Académie d’homme nu, peinte par Tancrède Bastet et achetée 6 500 €, et La Mère et la Fille, face à la mer, fixées par Frans Smeers, vendues 6 250 €.