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Cindy Sherman : le pouvoir du corps

Publié le , par Caroline Legrand
Vente le 20 février 2020 - 14:30 (CET) - 8-10, rue de Castries - 69002 Lyon

L’une des photographes contemporaines les plus prisées sur le marché de l’art, Cindy Sherman, s’invite à Lyon avec un cliché de sa série «Horror and Surrealist Pictures».

Cindy Sherman (née en 1954), Untitled 308, série «Horror and Surrealist Pictures»,... Cindy Sherman : le pouvoir du corps
Cindy Sherman (née en 1954), Untitled 308, série «Horror and Surrealist Pictures», 1994, photographie couleur, Cibachrome, signé, daté et numéroté 4/6 au dos, 170 114 cm.
Estimation : 12 000/18 000 
© Cindy Sherman

Tout le monde connaît Cindy Sherman... ou croit la connaître. On le sait, l’artiste américaine aime se mettre en scène dans ses photographies, toujours audacieuses et souvent provocatrices. Avec beaucoup d’ironie, elle se déguise et se maquille pour des clichés qui ne sont pas de simples autoportraits mais nous questionnent sur la place de la femme dans la société, notamment américaine. «J’essaie d’amener les gens à reconnaître quelque chose d’eux plutôt que de moi, en plongeant dans la mémoire collective comme dans leur inconscient», a-t-elle expliqué. Cindy Sherman commence à travailler à Manhattan en 1975, un an après ses études au State University College de Buffalo (New York). Abordant sa discipline comme un art conceptuel, elle a pour sources d’inspiration Gilbert and George, John Baldessari, Duane Michals ou Eleanor Antin, et surtout Robert Longo, qui l’a initiée à la photographie. Dès ses débuts, son travail s’organise en séries. Si ces dernières ont des noms différents, les œuvres s’y rapportant sont quant à elle toutes nommées de la même manière : Untitled («sans titre»), suivi d’un numéro. En l’occurrence le 308 pour celle-ci, qui se réfère à la série «Horror and Surrealist Pictures», que la plasticienne a réalisée entre 1994 et 1996. Elle poursuit là les recherches des années précédentes, celles de «Sex Pictures» et «Civil War», sur l’érotisme et le corps. N’apparaissant plus elle-même, elle met en scène dans ces photos des prothèses et des masques à la manière des surréalistes – Hans Bellmer, notamment –, mais en gommant tout pouvoir érotique, voire fantastique, de ces compositions, pour en faire des parodies finalement plutôt repoussantes et humoristiques. Cette série trouve un écho dans le long métrage tourné par Sherman en 1997, Office Killer, l’histoire d’une journaliste forcée de travailler chez elle après des coupes budgétaires, qui tue ses collègues et se sert de leurs corps afin de construire chez elle un «tableau» pour recréer une ambiance de bureau et lui tenir compagnie.

jeudi 20 février 2020 - 14:30 (CET) -
8-10, rue de Castries - 69002 Lyon
Conan Belleville Hôtel d'Ainay