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D’une baigneuse en terre cuite à une marine indienne

Publié le , par Caroline Legrand
Vente le 15 février 2020 - 14:00 (CET) - 20, rue Jean-Jaurès - 06400 Cannes

Aristide Maillol est l’une des vedettes de la vente d’art moderne cannoise du samedi 15 février. Présent avec deux sculptures, il démontre une nouvelle fois sa capacité à créer une figure féminine à la fois moderne et intemporelle.

Aristide Maillol (1861-1944), Grande baigneuse debout, vers 1920, épreuve originale... D’une baigneuse en terre cuite à une marine indienne
Aristide Maillol (1861-1944), Grande baigneuse debout, vers 1920, épreuve originale en terre cuite patinée rosée, signée sur la terrasse, 72 25,5 16,7 cm. Vente du samedi 15. 
Estimation : 140 000/160 000 €

La Grande baigneuse debout est l’une des œuvres les plus connues d’Aristide Maillol. Elle a vu le jour en 1900, au début donc de la carrière du sculpteur, mais au moment même où s’élaborait le langage plastique qui allait faire sa célébrité. Malgré une formation de peintre aux Beaux-Arts de Paris et une première carrière marquée par la tapisserie, Aristide Maillol se lance vers 1896, à près de 40 ans, dans la sculpture. Il commence par s’attaquer au bois en taille directe afin d’être au plus près de la matière, mais aussi de mieux donner forme à sa pensée. Il est également influencé dans ce travail par Gauguin, réalisant d’ailleurs des bas-reliefs. Ses premières rondes-bosses datent de 1898-1899. La deuxième n’est autre que la Baigneuse debout. Le modèle d’origine sculpté en buis fut très vite acheté, nous apprend Judith Cladel, par le comte Harry Kessler, célèbre amateur d’art et collectionneur de l’œuvre d’Auguste Rodin, qui louait à qui voulait l’entendre le talent de Maillol. Cette sculpture est aujourd’hui conservée au musée Oskar Reinhart, à Winterthour (Suisse). Aristide Maillol diversifie bientôt ses matériaux et décide de réaliser un estampage de son bois, afin de créer trois exemplaires en terre cuite : celui présenté lors de cette vente cannoise et un autre aujourd’hui conservé au musée Maillol, le troisième n’étant pas localisé à ce jour. Les deux premiers avaient été directement acquis à l’époque auprès de l’artiste par la galerie parisienne E. et M. Bignou, avant de partir chez différents collectionneurs. Plusieurs tirages en bronze sont également connus de la Baigneuse debout, qui demeure l’une des œuvres emblématiques de Maillol, ce «classique primitif», comme l’appelait Maurice Denis, dont le travail illustre le «retour à l’ordre» dans la sculpture, la fin du naturalisme à tout prix. Un artiste qui surtout ne cessa de chercher la forme parfaite, celle d’une Vénus callipyge moderne, donnant naissance à d’autres figures féminines intemporelles, dont l’épure tend à l’universalité. En témoigne encore dans cette vente une Baigneuse debout de 63,5 cm de hauteur ; ce bronze à patine brun foncé nuancé, issu d’une fonte au sable réalisée au début du XXe siècle par le marchand Ambroise Vollard, est attendu à 120 000/150 000 €.
 

Place à l’art lyrique avec cette Composition abstraite réalisée à l’huile sur toile, vers 1967, par André Lanskoy (1902-1976). Il faudra e
Place à l’art lyrique avec cette Composition abstraite réalisée à l’huile sur toile, vers 1967, par André Lanskoy (1902-1976). Il faudra envisager 80 000/120 000 € pour décrocher cette peinture (195 97 cm) provenant d’une collection privée monégasque. Un bel exemple de la manière de cet artiste d’origine russe arrivé à Paris en 1921, qui découvrit à la Grande Chaumière – et grâce à ses compatriotes également exilés, Larionov et Soutine – la peinture moderne. Mais c’est à partir de 1938 qu’il s’oriente vers l’abstraction, et notamment vers ce travail si particulier de formes construites à base de matière colorée, qui le place au cœur du mouvement de l’abstraction lyrique par la spontanéité de son geste, avec des compositions cependant parfaitement ordonnées. Vente du dimanche 16.


 

Parmi les nombreux sculpteurs présents lors au cœur de cette sélection, on distinguera un invité inattendu : Henri Rousseau, dit le Douani
Parmi les nombreux sculpteurs présents lors au cœur de cette sélection, on distinguera un invité inattendu : Henri Rousseau, dit le Douanier Rousseau (1844-1910). En effet, un exemplaire en bronze à patine brun nuancé, numéroté 4/8 et issu d’une fonte posthume de Susse, de sa seule et unique sculpture sera présenté avec une estimation de 20 000/25 000 €. Elle représente Le Baron Daumesnil (49 33 24 cm), général napoléonien, amputé après Wagram et valeureux gouverneur du fort de Vincennes, défendant les lieux contre l’armée austro-russo-prussienne en 1814. «Jambe de bois» déclara n’accepter de se «rendre aux vainqueurs que s’ils lui restituaient sa vraie jambe»… Vente du samedi 15.


 

Vous aurez peut-être reconnu la peinture qui faisait la couverture de la Gazette n° 44 du 20 décembre 2019. Rare sur le marché en France,
Vous aurez peut-être reconnu la peinture qui faisait la couverture de la Gazette n° 44 du 20 décembre 2019. Rare sur le marché en France, le peintre indien Jehangir Sabavala (1922-2011) devrait en effet faire l’objet d’une belle bataille avec cette huile sur toile de 1974, The Upthrust, une marine onirique annoncée à 100 000/150 000 €. Passé par Paris et Londres, Sabavala a créé des paysages très personnels à l’hypnotisant jeu de camaïeux de brun ou de gris et aux lignes stylisées. Vente du samedi 15.


 

C’est à partir de 1930 que Hans Arp (1886-1966) s’adonne à la ronde-bosse, que ce soit en marbre ou en plâtre. Si ce dernier matériau, trè
C’est à partir de 1930 que Hans Arp (1886-1966) s’adonne à la ronde-bosse, que ce soit en marbre ou en plâtre. Si ce dernier matériau, très malléable, était certainement le plus apprécié de l’artiste pour sa capacité à créer des formes abstraites et poétiques, très peu de sculptures en plâtre apparaissent sur le marché, la plupart ayant été offertes par Marguerite Hagenbach-Arp à des institutions. On s’intéressera donc particulièrement à cette Démarche décidée 32,5 29,5 15 cm) réalisée en 1965. Cette pièce unique, pour laquelle on envisagera 30 000/40 000 €, provient de la collection de la veuve d’André Mounier, dernier collaborateur de Arp. Vente du dimanche 16.


 

samedi 15 février 2020 - 14:00 (CET) -
20, rue Jean-Jaurès - 06400 Cannes
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