Morceaux choisis de la collection Tuffier

Pionnier et spécialiste dans le domaine pulmonaire, reconnu hors de nos frontières, Marie-Théodore Tuffier (1857-1929) a notamment opéré Georges Clemenceau et le maréchal Maunoury. Conseiller municipal de Louveciennes, puis maire, il avait pour voisin le maréchal Joffre. Pour l’heure, ce sont certains de ses dessins qui retiendront l’attention des amateurs. Le plus disputé devrait être un ensemble de six portraits de famille de Jean-Marc Nattier, à la pierre noire et à la sanguine. Les dessins de l’épouse de l’artiste et de leurs enfants ont été réalisés à des époques différentes, comme le portrait de L’Artiste avec sa famille, commencé en 1730 mais terminé en 1762, aujourd’hui conservé au musée du château de Versailles. La feuille de la collection Tuffier est attendue à 60 000/80 000 €. Elle côtoie un paysage de Thomas Gainsborough, La Charrette dans le chemin creux (pierre noire rehaussée de craie blanche, 20 000/30 000 €), un Portrait du prince de Galles, futur George IV du miniaturiste anglais Richard Cosway (12 000/15 000 €), un autre du peintre Pierre Hurel de son contemporain, Nicolas de Plattemontagne, élève de Philippe de Champaigne (20 000/30 000 €). Sans oublier deux rares marines de Pierre Puget, dont celle reproduite. Originaire de Marseille, formé à l’école du baroque romain, sollicité par Colbert, secrétaire d’État à la Marine, pour concevoir les décors de la grande flotte de Louis XIV, cet artiste employé comme sculpteur à l’arsenal de Toulon laisse des dessins dont la finesse d’exécution contraste avec l’énergie presque brutale qu’exprime son corpus de statuaire. Travaillant sur du vélin ou du parchemin dans une technique qui ne tolère aucune reprise, il se révèle un remarquable observateur de bateaux et un paysagiste rompu aux effets de lumière les plus subtils, livrant des œuvres dans lesquelles, selon son biographe Léon Lagrange, «la vie circule partout».