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Une des provinces du rococo. La Chine rêvée de François Boucher à Besançon

Publié le , par Anne Doridou-Heim
Une Chine rêvée ici prend vie, dans cette exposition pour laquelle le musée bisontin puise dans ses collections riches en œuvres de François Boucher, et regarde au loin, sollicitant les plus grandes institutions afin de servir son propos : le rôle essentiel du peintre de la galanterie dans la diffusion de la chinoiserie...
François Boucher (1703-1770), Le Repas de l’empereur de Chine, 1742, huile sur toile,... Une des provinces du rococo. La Chine rêvée de François Boucher à Besançon
François Boucher (1703-1770), Le Repas de l’empereur de Chine, 1742, huile sur toile, 40,7 65 cm.
© Musée des beaux-arts et d’archéologie de Besançon, photographie Arcanes

Une Chine rêvée ici prend vie, dans cette exposition pour laquelle le musée bisontin puise dans ses collections riches en œuvres de François Boucher, et regarde au loin, sollicitant les plus grandes institutions afin de servir son propos : le rôle essentiel du peintre de la galanterie dans la diffusion de la chinoiserie en France au milieu du XVIIIe siècle. Ainsi, quatre véritables «morceaux» de peinture venant du Louvre, de la Frick Collection, de la collection Thyssen-Bornemisza et de Karlsruhe, se retrouvent côte à côte, avec des pièces de mobilier de l’appartement de la comtesse de Mailly au château de Choisy, venues également du Louvre. L’ensemble constitue un petit cabinet d’une rare préciosité et fait suite aux six tapisseries de la seconde tenture chinoise réalisée à Beauvais entre 1743 et 1775, et aux dix esquisses que Boucher livra à la manufacture (six seulement seront retenues et tissées), point d’orgue de la démonstration. Le désir de Chine était alors partout en Europe et chez Boucher tout particulièrement. Avant de dessiner, graver et peindre, l’artiste insatiable a collectionné et réuni, selon les mots des frères Goncourt, un «merveilleux musée des couleurs célestes de la terre», connu grâce au catalogue rédigé par le marchand mercier Pierre Remy en 1771, au moment de sa vente après décès. Quelques pièces ont été ici mises en scène pour restituer l’atmosphère, sans certitude sur leur ancienne appartenance, mais proches des descriptions connues. On découvre ainsi comment l’artiste trouvait la matière à étayer ses œuvres picturales et combien il s’inscrit pleinement dans le contexte du commerce fructueux des objets chinois à Paris. Le catalogue, rédigé sous le contrôle d’Alastair Laing, complète le propos.

Musée des beaux-arts et d’archéologie,
1, place de la Révolution, Besançon, tél. : 03 81 87 80 67.
Jusqu’au 2 mars 2020. 
www.besançon.fr