Amie, élève et muse, Jeanne Baudot fut une figure importante dans l’entourage de Pierre Auguste Renoir. Rencontre avec une jeune femme passionnée d’art.
Avec une telle proximité, on ne sera pas surpris que notre portrait ait appartenu au peintre, puis au modèle avant de passer dans sa descendance. Il a figuré au Salon d’automne de 1905, à celui des indépendants l’année suivante, à celui des Tuileries en 1925 ; en 1960 et en 1966, il était accroché à la galerie Durand-Ruel à l’occasion d’une rétrospective Jeanne Baudot (1877-1957) et d’une exposition intitulée «Dame et demoiselles», où les tableaux de notre artiste partageaient les cimaises avec ceux de Blanche Hoschedé et de Paule Gobillard. «Cette année-là Renoir fit mon portrait avec un chapeau rouge et vert, et me représenta aussi de profil et de face sur une même toile. Il avait employé dans l’esquisse de droite un peu de vernis mélangé d’huile d’œillette et me disait : Souvenez-vous de cet essai, vous qui avez plus de chance que moi d’en voir les effets. Depuis lors, cette œuvre n’a subi aucun changement», écrit la jeune femme dans son livre Renoir, ses amis, ses modèles. Fille du docteur Émile Baudot, médecin chef de la Compagnie des chemins de fer de l’ouest et médecin d’Auguste Renoir, Jeanne fait la connaissance du peintre à Louveciennes, où il eut un atelier de 1897 à 1914 par l’intermédiaire de son cousin collectionneur Paul Gallimard, père de Gaston. Fervente admiratrice de l’artiste, elle en devient aussi son unique élève. Amie des Manet, de Degas, Mallarmé, Maillol, Denis et Valéry, Jeanne Baudot était aussi la marraine de Jean Renoir.
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