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Tel un véritable bijou

Publié le , par Caroline Legrand
Vente le 12 décembre 2019 - 09:30 (CET) - 3, boulevard Michelet - 31000 Toulouse

René Lalique a marqué de son empreinte l’histoire de la verrerie avec des modèles art nouveau et art déco d’exception, à l’image de ce lustre.

René Lalique (1860-1945), Figurines et branches, lustre en verre pressé, moulé et... Tel un véritable bijou
René Lalique (1860-1945), Figurines et branches, lustre en verre pressé, moulé et patiné, années 1920, h. 49, diam. 79 cm.
Estimation 20 000/30 000 

D’une délicatesse extrême, cette suspension Figurines et branches relève d’une série rarissime, que le verrier cessa très vite de produire, la jugeant trop fragile, se tournant vers des modèles plus classiques. Spectaculaires, ces lustres étaient réalisés comme de véritables bijoux de verre, non soudés, à monture métallique fermée par une petite clé. Repris à la meule comme les flacons de parfum des débuts de René Lalique en tant que verrier, le décor raffiné, telle une dentelle, est constitué de plusieurs éléments soufflés et moulés. Réalisée en très peu d’exemplaires, cette suspension n’est jamais passée sur le marché. Elle rappelle que sont auteur fit ses premiers pas dans la joaillerie, comme dessinateur pour les plus grands bijoutiers de Paris, dont Aucoq et Cartier. En 1886, il reprend l’atelier de Jules Destapes. Les commandes affluent, notamment celles de personnalités, dont la marquise Arconati-Visconti ou Sarah Bernhardt. Mais, comme tout artiste, Lalique cherche sans cesse à se réinventer. Influencé par le mouvement britannique Arts and Crafts, qui prône un renouveau des arts décoratifs, il aborde d’autres spécialités en tête desquelles se place le verre. Ce changement d’orientation se concrétise en 1907, à l’incitation du parfumeur François Coty, qui lui demande de concevoir des caractères originaux destinés à des étiquettes de flacons à parfum, puis, très vite, des flacons entiers. Cette commande lance Lalique dans la verrerie. Si, dès les années 1890, il utilise la matière dans ses bijoux, il passe à un niveau supérieur avec des pièces en verre moulé-pressé, technique dont il dépose le brevet. Le verre prend alors le pas sur la joaillerie. En 1913, Lalique achète la verrerie de Combs-la-Ville puis, en 1921, la manufacture de Wingen-sur-Moder, en Alsace. Il s’attaque même à une production en série, souhaitant rendre ses créations accessibles à tous. Bien que ses sources d’inspiration restent les mêmes, avec ses fameux trois «F» (faune, flore et femme), son style évolue, devenant plus géométrisé et sophistiqué pendant la période art déco, comme en témoigne ce lustre au charme irrésistible.

tableaux anciens et modernes, dessins, estampes, mobilier et objets d'art, archéologie, bijoux
jeudi 12 décembre 2019 - 09:30 (CET) -
3, boulevard Michelet - 31000 Toulouse
Marc Labarbe