La deuxième partie de la collection Y. et J. Deschamps est consacrée à la Haute Époque. Elle sera proposée cette semaine à Angers.
Pendant cinquante ans, le couple Deschamps a collectionné des sculptures et objets d’art de la Haute Époque, du XIIe au XVIIIe siècle. Si leurs moyens n’étaient pas immenses, ils y suppléaient par une sensibilité et un goût sans faille, dénichant des pièces au charme certain, à l’image d’une tête d’Enfant Jésus réalisée vers 1300, en bois sculpté en ronde bosse (1 500/2 000 €), ou d’un Jésus bon pasteur, issu d’un travail indo-portugais du XVIIe siècle, en ivoire sculpté en ronde bosse également (même estimation). Le travail de ce matériau occupera une grande place dans cette collection, à l’image de ce rare diptyque représentant, sur le volet gauche, la Vierge à l’Enfant entourée de deux anges céroféraires (tenant des porte-cierges), et sur le volet droit, la Crucifixion, avec la Vierge et saint Jean, sous des arcatures à trois gâbles aigus avec crochets et fleurons. Ce diptyque, retable portatif à deux volets se refermant grâce à un système de charnière, est typique d’un travail parisien du XIVe siècle. Paris est alors le plus grand centre de production d’objets dans cette matière. En pleine vogue de l’art courtois, sous le règne de Charles V, grand amateur d’art et collectionneur, la production d’ivoire prend de l’ampleur grâce à des commanditaires privés, demandeurs d’objets de dévotion, mais aussi décoratifs et à sujets profanes. Peinture et sculpture compléteront cette collection avec, d’un côté, une icône vénéto-crétoise du XVIe siècle figurant la Madre della Consolazione une représentation de la Vierge issue d’Italie et très apprécié des Crétois (3 000/4 000 €) , ainsi qu’une rare Vierge à l’Enfant allaitante de Normandie, du XIVe, en chêne sculpté en ronde bosse et polychromé (5 000/7 000 €).