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Gudin, marin et peintre

Publié le , par Caroline Legrand
Vente le 23 novembre 2019 - 14:00 (CET) - 1, rue de la Paix - 10000 Troyes

S’il consacra la plus grande partie de sa carrière à la peinture de marine, ce grand voyageur produisit aussi de vibrants panoramas baignés d’une lumière romantique.

Théodore Gudin (1802-1880), Constantinople, le Bosphore animé, huile sur toile, 1857,... Gudin, marin et peintre
Théodore Gudin (1802-1880), Constantinople, le Bosphore animé, huile sur toile, 1857, 76 120 cm.
Estimation : 12 000/15 000 

La vie de Théodore Gudin est une véritable aventure. Célèbre de son vivant, il fut le premier peintre officiel de la Marine. Nommé en 1830, il tomba enuite dans l’oubli, avant que le goût pour l’orientalisme ne remette en lumière son travail. De l’Amérique au Moyen-Orient, en passant par l’Angleterre, il eut une vie marquée par plusieurs drames et parcourut le monde entier. «Pour peindre la mer, il faut avoir navigué», disait-il. Ce fut le cas très jeune, pour ce fils d’un général d’Empire mort lors de la bataille de Valoutino, en 1812, puisqu’il partit à 17 ans pour New York, où il s’engagea dans la marine américaine et embarqua sur le brick Manchester. Il participa alors à des missions de surveillance des pêches à Terre-Neuve et assista à ses premiers naufrages, qui demeurèrent de véritables traumatismes, accentués quelques années plus tard, après son retour en France en 1822, par la disparition de son frère aîné Louis, qui naviguait sur la Seine. C’est ce dernier, élève d’Horace Vernet, qui lui avait donné envie de devenir peintre. Après être passé par l’atelier de Girodet, Théodore Gudin commence à peindre et à exposer à partir de 1824. Déjà protégé du duc d’Orléans, il se fait vite remarquer dans les Salons par ses marines et Charles lui commande, en 1828, La Mort de l’enseigne de vaisseau Bisson. Deux ans plus tard, nommé officiellement peintre de la Marine, il prend part à une expédition en Algérie. C’est un avant-goût de l’Orient que Gudin approfondira durant les années suivantes en effectuant plusieurs voyages dans le bassin méditerranéen, notamment à Constantinople en 1839-1840. Fait baron par Louis-Philippe, dont il épousera d’ailleurs la filleule, il est chargé par le souverain d’une commande de grande ampleur : la réalisation de quatre-vingt-dix tableaux sur l’histoire navale française, destinés au musée de Versailles. Une juste récompense pour cet artiste qui savait mieux que quiconque retranscrire les multiples aspects de la mer, tantôt tumultueuse, tantôt apaisée, mais qui peignait aussi des paysages exotiques, à l’atmosphère poétique. Autant d’invitations au voyage et à la rêverie.

tableaux anciens, mobilier et objets d'art, art d'Asie, tapis, bijoux
samedi 23 novembre 2019 - 14:00 (CET) -
1, rue de la Paix - 10000 Troyes
Ivoire Troyes - Boisseau-Pomez