Issus de l’ensemble réuni par le luthier et expert Bernard Millant, des archets de Tourte, Paccatte et Lupot rivaliseront avec des violons de Vuillaume, Fagnola, Testore et Deganin dans un concert exceptionnel.
Issu d’une dynastie de luthiers, originaires de Mirecourt mais installés à Paris en 1884, Bernard Millant (1929-2017) a fabriqué son premier violon à l’âge de 13 ans. Il se distinguera de ses pairs par sa double formation en lutherie et en archeterie… Une première et une originalité qui feront de son atelier, rue de Rome, l’un des plus courus de la capitale. Il deviendra un spécialiste mondialement reconnu, notamment dans le domaine très spécifique des archets. Il a d’ailleurs signé l’ouvrage de référence en la matière, L’Archet, avec son assistant Jean-François Raffin, aujourd’hui expert sur le marché. Parmi la centaine de baguettes proposées à la vente, les modèles de François Xavier Tourte domineront une nouvelle fois. Un spécimen monté en argent est annoncé à 120 000/150 000 € et un autre en ivoire et or, avec garniture de soie, à 100 000/120 000 €. Deux beaux exemples de la production de cet archetier parisien qui marqua véritablement sa discipline à la fin du XVIIIe siècle en imposant le choix d’un bois au service du son, le pernambouc, mais aussi une forme nouvelle, au profil concave et aminci, et l’invention d’un système à vis afin de régler la tension des crins. Dominique Peccatte sera également présent avec un archet de violon (50 000/60 000 €) et Nicolas Maire avec un autre, évalué à 40 000/50 000 €. L’école italienne de lutherie des XVIIIe et XIXe siècles proposera dans sa section, composée de dix lots, de beaux modèles de violons, à l’image de celui du Milanais du XVIIIe siècle Carlo Antonio Testore (60 000/80 000 €) ou de celui du Turinois Annibal Fagnola, daté vers 1895-1900 (45 000/50 000 €). Mais la plus haute estimation en la matière reviendra à un Français, Jean-Baptiste Vuillaume (1798-1875), avec un violon proposé à 80 000/90 000 €. Se référant à l’école de Crémone, ce luthier originaire de Mirecourt, installé rue des Petits-Champs à Paris en 1828, utilisait des bois anciens afin de retrouver la sonorité parfaite et l’esthétique des instruments italiens du XVIIe. Niccolò Paganini, Henri Vieuxtemps ou encore Hector Berlioz ne juraient que par ses créations !.