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Beau et utile

Publié le , par Claire Papon
Vente le 26 novembre 2019 - 14:00 (CET) - Salle 14 - Hôtel Drouot - 75009

Pour ses bureaux, vitrines, guéridons, sièges ou luminaires, Louis Majorelle a fait du nénuphar l’un de ses motifs de prédilection, et une signature.

Louis Majorelle (1859-1926). Bureau «Nénuphar» en acajou mouluré sculpté et placage... Beau et utile
Louis Majorelle (1859-1926). Bureau «Nénuphar» en acajou mouluré sculpté et placage de courbaril, décor de bronze doré formant colonnes végétales,
82,5 
147 65 cm.
Estimation : 30 000/40 000 

Deux meubles prennent ici le chemin des enchères, ornés de la belle fleur d’eau : ce bureau à caissons, dont un catalogue de la maison Majorelle probablement édité entre 1903 et 1905 le présente avec ou sans bronzes sur le piétement et dans deux dimensions différentes, et une bibliothèque à portes vitrées, en acajou et courbaril également (30 000/40 000 €). Finies les copies de meubles de style Louis XV des années 1880-1890. Influencé par Émile Gallé, Majorelle fait de la nature son inépuisable source d’inspiration : plantes en tige, nénuphars, orchidées, chardons, libellules… Il s’émancipe du verrier et chef de file de l’école de Nancy par des formes, des placages et des ornements de bronze plus sobres et des lignes plus modernistes, dont témoigne notre ensemble. Dans les années 1900, il ajoute à son atelier de fabrication de meubles une forge, permettant aux artisans de réaliser poignées, charnières, entrées de serrure, agrafes en bronze et pieds de lampe aux lignes fluides, puis balcons, rampes d’escaliers et autres ornements habillant les façades de nombreux immeubles nancéiens. Ses productions sont diffusées par ses différents magasins installés en France, mais aussi vendues à une clientèle internationale. Créé en 1900 pour l’Exposition universelle de Paris où il présente un bureau, son siège et une grande vitrine-bibliothèque le mobilier «aux nénuphars» condense les canons de son style ; où «les tons des bois et du métal s’unissent aux formes pour donner l’impression d’une gravité somptueuse». Ici, les nénuphars semblent jaillir du sol pour grimper le long des pieds et se glisser jusqu’au dos des meubles et leurs côtés. Les bronzes sont pensés pour les mettre en valeur, opposant le brillant de leur dorure aux teintes sombres de l’acajou et du courbaril. La forme l’emporte sur le dessin, l’usage quotidien sur le rôle décoratif. Un parti pris qui n’empêchera pas les critiques…

mardi 26 novembre 2019 - 14:00 (CET) -
Salle 14 - Hôtel Drouot - 75009 Paris
Millon