Quatre œuvres d’Émile Friant sont proposées, provenant d’une succession de cet artiste dont le musée des beaux-arts de Nancy conserve un bel ensemble de toiles.
Si l’on en juge par le résultat obtenu par l’huile sur panneau de 1885 d’Émile Friant vendue à Drouot le 4 octobre dernier (voir l'article Amitiés artistiques page 115, Gazette n° 34), nos tableaux devraient faire eux aussi l’objet de belles batailles d’enchères. Au menu, deux panneaux et deux œuvres sur papier : ce gracieux visage d’une modiste et celui d’une Élégante au chapeau (2 000/3 000 €) à l’aquarelle, un Homme et son chat près du poêle (6 000/8 000 €) et le Portrait de Madame Gustave Paul (10 000/15 000 €). Ce dernier, probablement une œuvre de commande, représente l’épouse de Gustave Paul, notaire influent à Nancy, grand amateur d’art et soutien fidèle d’Émile Friant. La dame est assise dans un intérieur feutré, parmi ses objets familiers et la statuette d’un enfant dessinant, œuvre de Mathias Schiff, autre artiste lorrain. Né à Dieuze, dans la Meurthe, Friant suit sa famille à Nancy, où celle-ci a trouvé refuge face à l’invasion prussienne, en 1870. Rapidement repéré par le directeur de l’école des beaux-arts de la ville, il en suit l’enseignement quelques années, avant d’exposer en 1878. Il n’a que 15 ans. À Paris, il présente ses sujets lorrains et divers portraits de ses collectionneurs. Une bourse de voyage gagnée en 1886 lui permet de visiter la Hollande, l’Italie, Malte et Tunis. L’artiste s’impose comme l’un des maîtres du naturalisme des années 1880-1900. Comme Jules Bastien-Lepage, il puise l’essentiel de ses sujets dans la vie quotidienne des ouvriers et des paysans, pour lesquels il éprouve une réelle empathie.
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