Connu d’Yves Le Dantec, spécialiste de Charles Baudelaire, cet exemplaire des Fleurs du mal est enrichi d’une neuvième strophe manuscrite inédite, à la suite du poème «Les Bijoux».
Parues le 25 juin 1857 chez Auguste Poulet-Malassis, Les Fleurs du mal sont l’un des ouvrages les plus recherchés de la poésie française. Imaginez la convoitise que pourrait susciter cet exemplaire du premier tirage, bien complet des six poèmes condamnés par autorité de justice et qui furent supprimés dans certains exemplaires, comportant quatre corrections orthographiques et le fautif titre courant («Feurs du Mal») des pages 31 et 108… Plus singulière encore est la strophe de quatre lignes ajoutée de la main du poète au bas de la page 53 : «Et je fus plein alors de cette Vérité : / Que le meilleur trésor que Dieu garde au Génie / Est de connaître à fond la terrestre Beauté / Pour en faire jaillir le Rythme et l’harmonie». L’ouvrage, qui a appartenu au journaliste et éditeur Alfred Busquet, tout comme deux dessins à l’encre de son ami Victor Hugo (20 000/25 000 € et 6 000/7 000 €) et un Portrait de jeune Maure d’Eugène Delacroix (4 000/6 000 €), est enrichi d’un envoi autographe, signé, à Gaston de Saint-Valry (1828-1881). Journaliste, critique littéraire, directeur de La Patrie jusqu’en 1870, celui-ci est à l’origine de la refonte du Journal d’Alençon en publication littéraire, en 1857 ; celle-ci accueillait dans ses colonnes les poètes parnassiens, dont Charles Baudelaire. Les grands esprits se rencontrent…