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Quand la musique s’associe à la peinture

Publié le , par Caroline Legrand
Vente le 16 novembre 2019 - 14:30 (CET) - 70, rue Vendôme - 69006 Lyon

Répandu en Italie aux XVIe et XVIIe siècle, le virginal était un instrument très apprécié, comme en témoigne ce modèle attribué au facteur Onofrio Guarracino, à la caisse amplement décorée.

Naples, seconde moitié du XVIIe siècle. Virginal italien attribué à Onofrio Guarracino... Quand la musique s’associe à la peinture
Naples, seconde moitié du XVIIe siècle. Virginal italien attribué à Onofrio Guarracino (1628-1698), en épicéa, noyer, bois fruitier, touches en ivoire et ébène, 92,2 157,3 53,5 cm.
Estimation : 25 000/35 000 

De la famille des instruments à clavier et à cordes pincées, qui comprend également le clavecin et l’épinette, le virginal se caractérise par ses cordes disposées parallèlement aux touches. Rectangulaire, sa forme est donc très allongée. Fabriqué dans la seconde moitié du XVIIe, notre modèle est doté d’une table d’harmonie en épicéa, d’une rosace d’origine en parchemin, d’un sommier en noyer et de guide-sautereaux en bois fruitier. Le clavier, de trois octaves et demie, est composé de touches en ivoire et ébène et de becs en plume d’oie, typiques de la facture italienne du XVIIe siècle. Cet instrument de précision est à rapprocher d’un autre virginal à l’octave, estampillé «Honofrius Guaracino fecit 1694», se trouvant au National Music Museum de l’université du Dakota du Sud : d’où l’attribution à celui qui fut l’un des plus célèbres facteurs d’instruments à clavier de l’école napolitaine du XVIIe. Ses créations se distinguent par leurs sculptures élaborées (qui pourraient être l’œuvre de ses beaux-frères Aniello et Michele Perrone) mais aussi par leurs écrins d’une grande beauté. Un exemple en est d’ailleurs conservé dans les collections du musée national des instruments de musique de Rome, estampillé de sa main et daté 1692. Son coffre est décoré par le peintre Nicola Casissa, actif à Naples dès les années 1680 et spécialisé dans les descriptions de natures mortes, de fruits, fleurs et oiseaux. Peut-être la caisse de cet exemplaire est-elle également de sa main ? Elle s’orne en tout cas de rinceaux feuillagés mordorés, tandis que la façade formant rabat découvre des motifs polychromes de rinceaux feuillagés et fleuris sur fond doré. Le couvercle mobile présente quant à lui un décor intérieur plus élaboré encore, peint d’une scène représentant Jésus et la femme adultère dans un paysage de caprice architectural. Du grand art !

samedi 16 novembre 2019 - 14:30 (CET) -
70, rue Vendôme - 69006 Lyon
De Baecque et Associés