De Bilibine à Sarian, les artistes se mêlent de poésie sur les terres de Russie et d’Arménie.
Cette vente d’art russe donnera l’occasion de réviser ses classiques, en commençant par les contes. Considéré comme l’un des plus fameux illustrateurs de son pays, Ivan Yakovlevitch Bilibine (1876-1942) les a transposés en images dès 1899, puisant son inspiration dans le folklore et l’art populaire, dont il s’est imprégné au cours de ses nombreux voyages à travers la Russie. Il signe Les Deux Vieillards, une aquarelle sur chalcographie contrecollée sur carton (5 000/7 000 €), réalisée pour évoquer un récit mettant en scène baba Yaga, une figure féminine marquante des récits pour enfants, qui vit dans une maisonnette perchée sur des pattes de poule. Un autre univers poétique sera évoqué par ce portrait de Hovhannès Toumanian (1869-1923), dont les narrations en vers rimés sont les héritières de la tradition orale arménienne. Né en Russie, son compatriote Martiros Sergeïevitch Sarian l’a immortalisé dans l’œuvre reproduite. Ce dernier a étudié à l’École de peinture, de sculpture et d’architecture de Moscou, avant de travailler notamment dans l’atelier de Constantin Korovine, par ailleurs représenté dans cette vente par un Boulevard parisien sous la nuit (15 000/20 000 €). Il s’écarte cependant rapidement de la tradition en intégrant un groupe d’artistes symbolistes, et en optant pour une palette éclatante. Installé en Arménie à partir de 1921, il se consacre aux paysages, ici évoqués par un panorama de collines et un village montagnard peints à l’aquarelle, tous deux attendus entre 12 000 et 20 000 €.
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