Les courses de chevaux sont parmi les thèmes fétiches d’Emilio Grau Sala autant que de ses collectionneurs. Le peintre espagnol y démontre toute l’étendue de sa palette et la légèreté de sa touche.
À la manière d’un Raoul Dufy, il réussit à rendre très vivantes ces scènes où se mêlent chevaux, jockeys et spectateurs, dans des décors toujours foisonnant. Une véritable mosaïque de couleurs domine cette composition, à la matière picturale légère et poétique. Le peintre arrive à Paris en 1932, à l’âge de 21 ans, après des études aux beaux-arts de Barcelone. Il s’y fixe définitivement en 1936, après plusieurs séjours. Il devient membre du groupe de Maurice Boitel au salon Comparaisons, illustre de nombreux livres et crée costumes et décors pour le théâtre. Durant cette période, les loisirs prennent leur essor : les cabarets et le théâtre notamment, mais aussi les courses équestres et navales, pratiquées par les membres de la haute société. Grau Sala s’inscrit dans cette veine à la suite de quelques grands noms du siècle précédent comme Toulouse-Lautrec ou Degas. Les sujets mondains étaient en effet très appréciés par les impressionnistes, leur offrant matière à jouer sur les couleurs et les mouvements. À cette époque, comme à celle de Grau Sala, les hauts lieux de ces divertissements hippiques sont bien sûr Trouville et Deauville, mais aussi l’hippodrome de Longchamp, construit sur le domaine de l’abbaye royale, dans le bois de Boulogne, inauguré le 27 avril 1857 par Napoléon III et l’impératrice Eugénie.
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