Ce Paysage aux pins d’Ilya Kabakov a fait partie de l’installation He Lost His Mind, Undressed, and Ran Away Naked, exposée à New York en 1990 à la galerie Ronald Feldman.
Les œuvres de cet artiste né à Dniepropetrovsk sont rares sous le marteau en France. La première partie de l’installation à New York montrait un couloir étroit et mal éclairé, au plafond fissuré et soutenu par des planches de bois, le sol n’ayant pas été balayé depuis longtemps… Comme dans tout appartement des immeubles collectifs en Russie, les nombreuses portes s’ouvrent et se ferment, gênent les déplacements et incitent le visiteur à attendre. Des photographies, des cartes postales découpées, des parties de textes sont suspendues, témoins nostalgiques de la vie de l’artiste. Changement de décor pour les deux autres installations : les pièces sont spacieuses, colorées, ornées d’images joyeuses, de peintures, de vêtements, tandis que le sol est encombré de détritus. «Quand je regarde en arrière, dans ma vie passée, l’une des images principales à laquelle tout se réduit est le couloir. Une multitude de couloirs m’ont hanté toute ma vie», raconte l’artiste aujourd’hui installé aux États-Unis avec son épouse, Emilia Kabakov. Entré à l’Institut Sourikov de Moscou pour y étudier les arts graphiques, il commence sa carrière, dans les années 1950, comme illustrateur de livres pour enfants. Suivront des installations : des intérieurs réalistes jusqu’aux moindres détails, avec débris et poussière, métaphores des espaces confinés dans lesquels il vit avec ses compatriotes. Le visiteur est invité à s’immerger dans ces environnements étranges, espaces fantastiques mêlant objets du quotidien, lumières glauques et musique. Des univers s’emboîtant les uns dans les autres, façon poupées russes.