Nom : Gruau ; prénom : René. Près de deux cents œuvres et projets de l’auteur du célèbre Rouge baiser de Dior viennent sous le marteau.
Conservé par l’entourage amical de l’artiste, cet ensemble se partage entre projets et œuvres abouties, aquarelles, gouaches, dessins à l’encre, aux crayons de couleur ou au feutre, et des lithographies qu’accompagnent quelques peintures. Les estimations oscillent d’une centaine d’euros à 2 000/3 000 €. Plus que ces chiffres, c’est la grande modernité du travail de René Gruau que montre cette dispersion. Une célébration de la femme à travers la mode, mais aussi le théâtre et le cabaret (le Lido, le Moulin-Rouge). Né Renato Zavagli-Ricciardelli delle Caminate à Rimini, d’un père italien, et d’une mère française, Marie Gruau de La Chesnaie, dont il empruntera le patronyme à son arrivée en France en 1924. C’est à Paris qu’il publie son premier dessin de mode. Le succès est au rendez-vous. Les collaborations se multiplient pour Femina, Marie-Claire, Silhouettes, Harper’s Bazaar… L’année 1947 signe le début de sa longue collaboration avec Christian Dior, même si les deux hommes se connaissent depuis 1930, alors jeunes illustrateurs pour Le Figaro. Gruau est chargé du premier parfum de la marque, Miss Dior, puis en 1949 de la première affiche pour Rouge baiser, le rouge à lèvres mis au point par Paul Baudecroux en 1927 et réputé être d’une longue tenue, résistant même aux baisers ! L’illustrateur évoque une femme raffinée, élégante et sensuelle. Le contraste naît du papier blanc, de l’encre noire et du rouge vif en aplats, le mouvement étant apporté par un graphisme net et sans fioritures.