Conservé dans une famille française depuis le milieu du XIXe siècle, ce brûle-parfum interpellera les amateurs par sa matière et sa couleur, un beau jade vert épinard, mais aussi par sa forme inspirée des bronzes archaïques.
Le jade est connu sous le nom de «yu» en Chine depuis sept mille ans et y est sculpté depuis le Néolithique, ainsi que dans nombre d’autres civilisations. Utilisée dans la réalisation de pendentifs funéraires, protégeant le défunt, puis d’objets rituels ou d’insignes du pouvoir, destinés à l’aristocratie, cette pierre est convoitée pour sa blanche pureté et ses suposées vertus médicinales et magiques. Elle apporterait la paix et le calme et, pour les taoïstes, l’immortalité. Sa teinte varie du vert pâle au blanc, mais sa palette peut s’élargir, en raison de la présence d’autres minéraux tels que le fer (pour le rose), le titane (pour le noir) ou le chrome (pour le vert), comme en témoigne ce vert épinard. Travaillé par abrasion à l’aide d’un tour actionné par une pédale, le jade est très difficile à sculpter, mais le résultat est d’une précision et d’un poli incomparable. En témoigne ce brûle-parfum, orné en léger relief de motifs archaïsants figurant des masques de taotie et dragons gui, au bord rehaussé de deux anses plates figurant des taotie, au couvercle ajouré de rinceaux de lotus et surmonté d’une prise en forme de lotus épanoui, incisé du caractère de la longévité Shou stylisé. Grâce à la diffusion d’ouvrages illustrés aux XVIIe et XVIIIe siècles, les formes et motifs anciens, notamment celles des bronzes archaïques sacrificiels, se diffuseront et trouveront un nouvel écho dans les pièces en jade.
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