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Lot n° 4

CATHERINE II DE RUSSIE. LETTRE AUTOGRAPHE signée...

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CATHERINE II DE RUSSIE. LETTRE AUTOGRAPHE signée d’un paraphe adressée à Stanislas Auguste Poniatowski. [fin 1762]. 4 pages in-4. IMPORTANTE ET REMARQUABLE LETTRE, RÉDIGÉE EN FRANÇAIS, DE « CATHERINE LA GRANDE », impératrice de Russie de 1762 jusqu’à sa mort en 1796. Écrite quelques mois après le début de son règne, elle est adressée à son ancien amant, STANISLAS II AUGUSTE (1732-1798), grand-duc de Lituanie et futur roi de Pologne (1764-1795), grâce à l’appui de Catherine II et de son ambassadeur à Varsovie Nicolas Repnine. Commencée sur le ton du reproche : « Vous lisés mes lettres avec peu d’attention je vous ai dite et répété que je coure les derniers risque de différens côté si vous mettés les pieds en Russie », la missive de l’Impératrice enjoint le destinataire de ne pas venir la retrouver en Russie : « votre arrivé est capable de produire les plus tristes effet ». Elle évoque son entourage : « Osten a trop d’esprit j’aime mieux un sot dont je viendrais à bout […] la D. [la princesse Dachkov] m’est suspecte et puis la Cour me fait des chicanes sur les affaires de mon fils dont j’ai tout lieu de me plaindre », précise qu’elle a donné congé à ce « misérable » Monsey et envoyé Keyserling en Pologne : « Mon sisteme est et sera a moins de perdre l’esprit de ne vouloir être sous le joug d’aucune Cour […] de faire la paix de métre mon état obérés dans le meilleur etat que je pourres et puis s’est tout, tout ceux qui vous disent autre chose sont de grand menteurs. » Elle évoque ses ministres et conseillers : Alexis Bestoujev, à qui elle a pardonné et qui possède « des vuës honetes pour la patrie », Hettmann qui « est toujours avec moi » et Nikita Panine qui « est l’homme de ma Cour le plus habile le plus sensé le zelé ». Elle ajoute : « je vous peu jurer qu’ils ne font que ce que je leur dicte je les ecoutes tous et je fais mes conclusions moi-même ». Elle assure enfin son correspondant de son attachement : « Adieu soyés assurés que j’aurai toujours une singuliere amitié pour vous et tout ce qui vous touche et laissé moi demeler mes embarras. Si tout les embarras de dix huit ans ou naturellement je devais succomber ce sont reduit a me faire ce que je suis que ne dois-je attendre mais je ne puis point flatter et je ne veux point nous perdre. » Elle ajoute enfin : « j’oubliais de vous dire que Bestoujev aime et caresse beaucoup ceux qui m’ont servi avec autant de zele que la beauté de leur caractere le pouvoit faire attendre. Vraiment ce sont des heros prets a sacrifier leur vies pour la patrie et aussi estimé qu’estimable. » BEAU DOCUMENT, à la fois confession de Catherine II sur sa vision de la situation politique de l’époque et démonstration de son inextinguible volonté de parvenir à ses fins. ¶ Provenance : Ancienne collection Georges Ullmann (7 novembre 2000, n°248) – Femmes, lettres et manuscrits autographes, Ader, (19 novembre 2014, n°267).

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