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Lot n° 33

ANDRÉ MARFAING (1925 - 1987)

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Abstraction, 1974 Acrylique sur toile, signée et datée en bas à droite, datée au dos 115 x 89 cm - 45 9/32 x 35 3/64 in. Cette oeuvre est répertoriée au catalogue raisonné de l'artiste sous le numéro 0996 et porte la référence Janvier 1974-1. PROVENANCE: Galerie Ariel, Paris Vente Me Martin du Nord, 24 mai 1989 Collection privée, France BIBLIOGRAPHIE: Catalogue raisonné «André Marfaing paintings 1948 - 1986», éditions Skira, 2022, p.288. André Marfaing, né à Toulouse en 1925, amorce son parcours artistique après des études de droit. Autodidacte passionné, il s'inscrit à des cours de sculpture et de peinture à Toulouse avant de prendre la décision de quitter sa ville natale pour s'établir en région parisienne. Au fil des années, son chemin croise celui de figures éminentes de la nouvelle école de Paris, à l'instar de Pierre Soulages, Fernand Léger, Maurice Estève, Alfred Manessier, Roger Bissière, et Gérard Schneider. Ces rencontres influencent considérablement son style qui évolue de la figuration à l'abstraction. Il créé sa première oeuvre abstraite en 1953, posant les bases de la quête de toute une vie : celle d’une peinture radicale et ambivalente, symbole de la lutte ineffable entre les antagonismes naturels. L’artiste qualifie lui-même les premières années de sa recherche d'« Abstraite et Matière ». Jusque dans les années 60, ses oeuvres se démarquent ainsi par une forte matérialité, privilégiant déjà les jeux de contrastes entre le noir et le blanc. Les années 70 marquent un tournant significatif, avec l'abandon de l'huile au profit de l'acrylique. Les oeuvres deviennent plus méditatives, minimalistes, ascétiques, et architecturées ; le geste se fait plus contenu, plus maîtrisé. À la fin de sa vie, la toile s'épure dans une sorte d'ascèse entre le blanc et le noir. Souvent, le noir recouvre toute la toile, ne laissant qu'une faille blanche, telle une fissure de lumière. André Marfaing est resté toute sa vie fidèle à une conception radicale de l'abstraction. Inlassable explorateur, interrogeant perpétuellement le conflit entre l'ombre et la lumière, entre le vide et le plein, entre le néant et l'être ; son art est imprégné de spiritualité. Ses dernières oeuvres tendent vers un dépouillement ultime, atteignant enfin cet équilibre où la tension du trait répondait à l'écriture stable des volumes. Au fil de ces quatre dernières années, la côte de Marfaing connaît une croissance exponentielle, culminant en 2023 avec le chiffre remarquable de 860 624 euros pour l’ensemble des oeuvres de l'artiste vendues sur le second marché selon Artprice. Cette réussite témoigne non seulement de la reconnaissance accrue de son talent sur la scène artistique, mais également de l'attrait croissant de ses créations auprès des collectionneurs et des amateurs d'art. Les oeuvres de Marfaing sont présentes sur de nombreuses foires telles qu'Art Paris, FAB, Art Basel, BRAFA, Modern Art Fair et bien d’autres encore. Elles sont également visibles dans les collections du Musée d'Art Moderne (MAM) à Paris, du Centre Pompidou, de la Fondation Gandour à Genève, etc. Cette Abstraction de 1974, de grande taille (115 x 89 cm) offre une rare immersion au coeur d’une période fondamentale pour l’évolution du style de l'artiste. C’est pour lui une phase méditative, minimaliste, ascétique et architecturée. Cette pièce se distingue par la rare présence d'un fond de couleur ocre, un choix inhabituel dans la palette de Marfaing. Dès le premier regard, l'observateur est frappé par la maîtrise exceptionnelle du geste de l'artiste. Les lignes et les formes sont méticuleusement structurées, révélant une profonde compréhension de l'équilibre entre le vide et le plein. Au centre du tableau, la matière picturale s'épaissit, créant un point focal qui attire l'attention sans amenuiser l'harmonie globale de la composition. Marfaing opte ici pour un jeu subtil d'ombres et de lumières, créant une tension visuelle saisissante. L'ocre et le noir se mêlent de manière magistrale, évoquant un dialogue entre la chaleur de la couleur et la profondeur de l'obscurité. En contemplant cette pièce, on ne peut s'empêcher de ressentir l'influence spirituelle qui imprègne l'ensemble de l'oeuvre de Marfaing. Chaque coup de pinceau semble être une méditation, une exploration constante du conflit entre l'ombre et la lumière, du néant à l'être. Cette Composition de 1974 témoigne non seulement de l'habileté technique de l'artiste mais également de sa capacité à atteindre un équilibre parfait où la tension du trait répond à l'écriture stable des volumes.

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