Emil Nolde Lot n° 522

"Mer" (Vague). Lithographie colorée, retravaillée à l'aquarelle, sur Japon fin. (1926). Environ 60,5 x 77,5 cm (taille de la feuille environ 68 x 84,5 cm). Un des 22 exemplaires dans différentes versions avec différentes couleurs. Signé en bas à droite. Titré en bas à gauche et portant l'inscription "Von acht Drk. dieser Fassung Nr. 1", probablement par Ada Nolde. - Caractère unique. Très rare. "(...) En me rabattant sur les merveilleuses humeurs de la nature si souvent vécues, mes images sont nées." (Emil Nolde) Sur l'examen des marées par Nolde resp. Max Sauerlandt déclare dans sa monographie sur Nolde en 1921 : "Il ne la voit pas depuis la plage ou depuis un bateau, il la voit telle qu'elle vit en elle-même, détachée de toute référence à l'homme, comme l'être primordial divin, éternellement actif, éternellement changeant, qui vit entièrement en lui-même, qui s'épuise en lui-même et qui, jusqu'à ce jour, a conservé la liberté indomptée du premier jour de la création. Vers 1900, Nolde réalise ses premières peintures de mer lors de séjours sur la côte du nord du Jutland, entre autres. Mais malgré un atelier sur l'île d'Alsen, qui avait une vue directe sur la mer, l'artiste n'a pas abordé ce thème de manière plus intensive dans un premier temps. Ce n'est qu'au cours de l'été 1910 qu'il réalise une série de tableaux sur la côte de la mer du Nord montrant une mer houleuse. Nolde rapporte ses impressions sur place : "Par la fenêtre, ses yeux se promenaient librement sur la mer, et il n'y avait rien d'autre à voir que l'eau et les nuages". (Catalogue de l'exposition à Belverde inférieur : Emil Nolde. In Glow and Color, Munich 2013, p. 130 et suivantes). Dans notre gravure, Nolde se concentre également sur une vague déferlante et rugissante, surmontée d'un ciel du soir légèrement teinté de rouge. Le peintre décrit l'excitation et la captivité de cette force de la nature, qu'il capture dans de nombreuses œuvres : "La grande mer rugissante est encore à l'état primitif." Les motifs les plus recherchés de l'œuvre lithographique de Nolde sur le marché des enchères, hormis la présente feuille, sont la "Danseuse" (Sch/M/U L 56) et les "Mages" (Sch/M/U L 49). À l'exception de la "Vague", ces tirages ont été réalisés en 1913 et comptent parmi les plus grands formats de l'artiste. Après la Seconde Guerre mondiale, le collectionneur Heinrich II Neuerburg a commencé à constituer une importante collection de gravures modernes classiques. Il venait de l'usine de cigarettes Haus Neuerburg, qui avait des sièges à Trèves, Cologne, Hambourg et Dresde, entre autres. En 1900, l'entreprise emploie déjà environ 600 personnes et connaît une croissance rapide en raison de l'augmentation de la consommation de cigarettes. Dans les années 1920, l'entreprise est florissante ; avec plus de 500 millions de cigarettes vendues, elle se situe alors juste derrière le leader du marché, Reemtsma. La collection d'art de Heinrich Neuerburg (1883 Trèves - 1956 Garmisch-Partenkirchen) comprenait des œuvres de Erich Heckel, Wassily Kandinsky, Ernst Ludwig Kirchner, Paul Klee, Franz Marc, Otto Mueller, Hermann Max Pechstein, Egon Schiele et Karl Schmidt-Rottluff. Schiefler/Mosel/Urban 81. Provenance : Collection H. Neuerburg, Cologne, avec cachet aveugle en bas à droite (Lugt 1344a) ; Kornfeld, Berne 15.6.2012, lot 27 ; Collection privée, Rhénanie-du-Nord-Westphalie. Imposition : Imposition différentielle (TVA : régime de la marge).