Une nature morte d’Isaak Soreau comme un émerveillement

Il y a, dans cette Corbeille de raisins, fleurs dans un verre, noisettes, abricots et grenades sur un entablement, brossée par Isaak Soreau, un petit air qui fleure bon les quatre saisons. Dans le panier, les grappes de raisin épanouies et juteuses ne sont pas encore détachées de leurs pampres, témoignage gourmand d’un automne généreux. À droite, un petit bouquet de tulipes leur fait écho, comme une timide apparition du printemps. Sur l’entablement, des abricots, des grenades éclatées et des cerises à la texture appétissante sont disposés dans un désordre qui n’est qu’apparent. Avec de tels fruits, c’est l’été qui s’installe. Les peintres de natures mortes des siècles passés n’avaient que faire de la vraisemblance temporelle, jouant des raccourcis pour mieux faire éclater leur talent. D’ailleurs, mouches, libellules, insectes divers et papillons sont bien là pour rappeler ce précaire…