Avec Yves Plantin, ils ont sorti de l’oubli Guimard, Lempicka ou encore Carabin… Ils évoquent, sereins, les années 1960, quand les beautés de l’art nouveau et de l’art déco étaient à portée de main. Une mine pour qui avait l’œil.
Cela reste un mystère. «Encore aujourd’hui, je me demande comment tant de gens cultivés passèrent à côté de l’art 1900 et celui de 1925, s’interroge le marchand Alain Blondel. Durant des années, ces styles ont subi un aveuglement généralisé.» Vous êtes sceptiques ? Dans ses photos de famille, on trouve un Polaroid où son fils Quentin, gamin, joue au toboggan dans le sofa «pirogue» d’Eileen Gray... C’est dire la valeur qu’avait alors ce meuble, qui allait devenir, un demi-siècle plus tard, une icône de l’art déco. Alain Blondel tente une explication : «Les conservateurs de musées, les marchands établis, avaient connu l’avant-guerre. Le mobilier de cette époque leur paraissait bourgeois et désuet. Le conflit de 1940 marqua une rupture. Il n’était pas question de revenir en arrière. Les merveilles du début du siècle étaient à portée de main ! C’était l’Eldorado. On achetait un vase monumental de Guimard en porcelaine de Sèvres pour 50 francs.» Ayant récemment fermé sa galerie, Alain Blondel est enfin détendu et souriant. L’œil bleu vif, et le rose aux pommettes que donne le jardinage, il revient joyeusement sur ses débuts. «J’étais étudiant aux Beaux-Arts à Paris, quai Malaquais, en 1959. Je détestais les architectures…
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